Un mea culpa tardif. Vingt ans après la sortie du film, Joël Schumacher s'est confié cette semaine au site Vice et a présenté ses excuses pour le film "Batman & Robin", la suite de "Batman Forever". Si ce long-métrage était porté par un cast plutôt prestigieux, à commencer par George Clooney, Arnold Schwarzenegger ou encore Uma Thurman, il n'avait généré que 238 millions de dollars dans le monde, 100 millions de moins que l'opus précédent. Surtout, il avait été assassiné par la critique et avait déçu les fans du justicier noir.
"Je veux m'excuser auprès de tous les fans qui ont été déçus, parce que je pense que je leur dois bien ça", a déclaré Joël Schumacher, avouant qu'il aurait dû refuser de faire cette suite à "Batman Forever", pas trop mal accueilli à l'époque. "Je savais que je n'aurais pas dû faire cette suite. Si on a de la chance une fois, on passe à autre chose. Mais tout le monde chez Warner attendait de moi que je le fasse. C'était peut-être un excès d'égo de ma part", reconnaît-il, ajoutant qu'après "Batman & Robin", il s'était senti considéré "comme un moins que rien" : "C'était comme si j'avais assassiné un bébé."
Mais Joel Schumacher a eu l'élégance d'assumer à lui seul le flop du film. "Je suis un grand garçon, j'en assume l'entière responsabilité. J'y suis allé en sachant très bien où je mettais les pieds", a-t-il assuré, précisant qu'une "bonne partie des choix étaient les (s)iens". "Personne n'est responsable des erreurs à part moi. Personne ne m'a jamais forcé à prendre une décision que je n'approuvais pas", a-t-il ainsi affirmé.
Dans la suite de l'interview, le réalisateur a révélé qu'il "était prêt à faire un autre Batman" après "Batman & Robin". "J'ai même rencontré Nicolas Cage, car j'allais lui faire jouer l'Epouvantail. Franchement, j'étais à court de méchants", a souligné Joel Schumacher. Selon ses propos, les nombreuses critiques envers son second film sur Batman l'ont fait changer d'avis, même si Warner Bros voulait qu'il continue pour "les licences", "les jouets" et "les pyjamas". "Ils ont produit des chiffres astronomiques dans les ventes", a-t-il lâché.
Enfin, Joël Schumacher est revenu sur un sujet assez insolite et particulièrement sensible pour les fans de la saga : les tétons proéminents du costume du chevalier noir, apparus dès "Batman Forever". "Le monde dans lequel nous vivons est tellement sophistiqué que deux morceaux de caoutchouc de la taille de gommes sur des vieux crayons à papier, ces petites bosses, peuvent devenir un problème. Ça va finir sur ma pierre tombale, j'en suis sûr", a ironisé le réalisateur.