Elle sera de retour le 27 mai. Vendredi dernier, France Inter a annoncé que son intervieweuse Léa Salamé se retirera provisoirement de la matinale de la station dès jeudi prochain afin d'éviter "tout soupçon de conflit d'intérêts" en raison de la présence de Raphaël Glucksmann à la tête de la liste Place Publique aux prochaines élections européennes. La journaliste sera remplacée par Alexandra Bensaïd, son joker habitel, qui co-animera la matinale avec Nicolas Demorand et assurera l'interview de 7h50 en son absence. Léa Salamé se retire également provisoirement de la présentation de "L'émission politique" sur France 2 mais continuera d'animer le magazine culturel "Stupéfiant".
Ce matin, sur France Inter, la présentatrice a tenu à expliquer de vive voix sa décision. "Chers auditeurs, je me permets de mettre le pied dans la porte des lumineuses 80 secondes de Nicolas Demorand car vos habitudes matinales risquent d'être quelque peu perturbées ces prochaines semaines", a-t-elle débuté. Et de poursuivre : "Je vais me retirer provisoirement de l'antenne de France Inter parce que nous rentrons dans une période de campagne et que Raphaël Glucksmann, qui est mon compagnon à la vie, est candidat à ces européennes."
Elle a souligné que "cette décision" était "la sienne", "en accord avec la direction" : "Ce n'est pas une sanction. C'est moi qui ai pris l'initiative d'en parler en toute franchise avec mes patronnes avec lesquelles j'ai d'ailleurs eu la chance de discuter longuement et librement". "Cette décision me coûte mais je l'assume. Certains la jugeront critiquable, voire rétrograde. On pourrait targuer que ce serait faire insulte à votre intelligence, que personne ne tient mon stylo, que j'ai toujours placé ma neutralité et mon éthique professionnelle au-dessus de tout", a précisé Léa Salamé. Par ailleurs, la journaliste a estimé qu'on devrait "savoir en 2019 (...) qu'une femme n'a pas le cerveau de son mari" et "qu'elle ne devrait pas attendre à la maison que son mari fasse carrière".
"Alors pourquoi cette décision ? Parce que ma profession de journaliste n'a jamais été aussi critiquée, attaquée et vilipendée. Nous vivons à l'ère du soupçon, largement relayé par les réseaux sociaux. Je ne veux pas prendre le risque d'être instrumentalisée pour l'abîmer davantage. (...) Je ne veux pas qu'on me reproche une quelconque collusion ou impartialité", a expliqué Léa Salamé. Et de conclure : "Je suis, je reste et je resterai toujours journaliste. C'est pour cela qu'une fois la campagne passée, je serai là au rendez-vous, à vous réveiller, avec cette magnifique équipe de la matinale qui va me manquer". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Invité samedi dans "C l'hebdo" sur France 5, Raphaël Glucksmann s'est confié sur le retrait provisoire de sa campagne de France Inter et France 2 : "Je pense que c'est un acte d'amour incroyable parce que c'est quelqu'un qui a toujours placé son travail au-dessus de tout dans sa vie. Je vais culpabiliser...". "Ca me bouleverse, pour dire la vérité. C'est sa décision. Je la connais, je sais qu'on n'a pas tout le temps les mêmes idées, qu'elle a toujours placé sa déontologie au-dessus de tout, que jamais elle n'a été influencée par mes opinions dans la manière qu'elle a d'interroger les gens. Les auditeurs ou les téléspectateurs ne savent toujours pas quel est son parti pris politique dans la vie", a souligné la tête de liste aux européennes.