Le bilan est sans appel. Samedi soir, la cinquième saison de "Danse avec les stars" s'est terminée devant 5,2 millions de téléspectateurs et a vu le triomphe de Rayane Bensetti, qui s'est imposé face à Nathalie Péchalat. Mais l'an dernier, plus de 6 millions de fidèles étaient au rendez-vous pour le sacre d'Alizée. En moyenne, cette saison 5 a réuni 5,0 millions de téléspectateurs cette année, contre 5,9 millions un an plus tôt - sans compter les visionnages à J+7. L'émission perd également 2,8 points de parts d'audience sur l'ensemble du public.
Pas de panique à avoir, l'émission reste puissante, mais l'essoufflement est indéniable, et ne peut s'expliquer que par une simple lassitude d'une partie du public, inévitable après cinq ans à l'antenne. Alors que la production de l'émission et des sujets a encore monté d'un cran cette saison, comment justifier que 900.000 téléspectateurs aient choisi de ne plus suivre le concours de danse et surtout, comment y remédier ? puremedias.com propose quelques pistes à la production et à la chaîne.
Ces deux dernières, TF1 avait réussi un joli coup en s'offrant des personnalités plus actuelles que cette année. De Tal à Amel Bent en passant par Lorie, du côté des chanteuses, l'émission avait atteint un cran supérieur à la cuvée 2014, où Joyce Jonathan, Louisy Joseph et Elisa Tovati ne pouvaient pas se targuer du même succès ou de la même notoriété. Ophélie Winter, joli coup de la production, semblait avoir baissé les bras dès le premier épisode, et Nathalie Péchalat, Rayane Bensetti ou encore Miguel Angel Munoz n'étaient pas non plus des noms forcément aussi fédérateurs que M. Pokora, Shy'm ou Laurent Ournac et Estelle Lefébure.
Débauché par TF1 pour l'empêcher d'aller se fourvoyer dans "Rising Star" - M. Pokora peut remercier la chaîne ! -, le chanteur ne s'est jamais montré particulièrement à l'aise à la table des jurés, reprenant souvent les notes de Marie-Claude Pietragalla, au point d'en faire un running gag. Même si ses critiques et conseils étaient parfois pertinents, le jeune homme semblait plus éteint que Shy'm, qui l'avait précédée lors des deux saisons précédentes. La gagnante de la saison 2 apportait davantage de glamour, faisait jaser par ses tenues, et avait pris beaucoup d'assurance au fil des semaines. Sur la forme, elle était indéniablement plus à sa place que l'interprète de "On danse".
Reprenant une tradition propre aux émissions anglo-saxonnes, "Danse avec les stars" s'est assombri cette saison, avec une pénombre générale sur le plateau et surtout sur le public, alourdissant l'atmosphère. Plus chic, peut-être, mais plus lourd. Par ailleurs, difficile de voir désormais les pieds des candidat(e)s, avec trop de gros plans sur les visages.
Après cinq ans de "J'achète", il faudrait peut-être passer à autre chose, non ? Toujours dans l'exagération, le juré québécois semble de plus en plus privilégier la forme au fond, sortant des discours tout préparés, des jeux de mots fatigués et des accessoires à éviter. Si la production pouvait gentiment lui rappeler, comme lors de la première saison, que crier n'est pas nécessaire, et qu'on attend davantage de critique que de poésie, l'émission en ressortirait grandie. On n'ira pas jusqu'à demander son départ, tant il est légitime et utile au programme. Mais un ton en dessous.
D'après la production, même les Etats-Unis sont bluffés par les projections et les jeux de lumière de la version française. Mais point trop n'en faut ! Samedi soir, lors de la finale, la jolie prestation de Rayane Bensetti sur "Earth Song" était quasiment impossible à suivre, entre l'écroulement de la croûte terrestre et les jets de lave qui entouraient le candidat et sa danseuse, Denitsa Ikonomova. Attention aussi aux faux raccords entre les vidéos d'intro pré-enregistrées et l'arrivée des candidats sur le plancher.
"Danse avec les stars" n'est pas l'école des fans, les notes de Marie-Claude Pietragalla se doivent d'être un peu plus dures, elle qui est plus juste dans ses critiques. On ne compte plus les 10 que la danseuse a décernés cette année, et le public n'est pas forcément satisfait quand une prestation mauvaise ou moyenne est surnotée, là où des favoris sont sous-notés histoire de créer du suspense. Surtout quand ça se retourne contre l'émission avec le départ d'une Tonya Kinzinger, par exemple.
- Charles Decant & Kevin Boucher