La longue bataille des primaires se poursuit aux Etats-Unis. Même si Donald Trump et Hillary Clinton restent en tête, Ted Cruz, le candidat républicain, et Bernie Sanders, l'homologue socialiste ont bousculé les favoris lors des dernières élections partielles. Dans ces duels de haute voltige, un quotidien américain, le "Boston Globe" s'est positionné contre le candidat multimilliardaire, en publiant sur son site hier une Une fictive choc de son journal datée du 9 avril 2017.
Afin de décrire de ce que donnerait l'application de sa vision "profondément dérangeante" de l'avenir des Etats-Unis, le quotidien a affiché la première page qu'il proposerait si l'homme politique controversé arrivait au pouvoir. Imaginant le pire scénario, le "Boston Globe" a titré ses articles en fonction des réactions à ses probables décisions politiques : "Les expulsions vont commencer", "Les émeutes continuent", "Des soldats américains refusent l'ordre d'exécuter des familles de membres de l'EI". Un des sujets du journal évoque des mesures sur la création de droits de douane allant jusqu'à 45% sur les produits importés de Chine et 35% sur certains produits venus du Mexique, faisant plonger les marchés.
Si le "Boston Globe" a décidé de créer cette fausse Une, c'est pour demander au parti républicain "d'arrêter Donald Trump". Cette première page satirique, accompagnée d'un vrai édito de son rédacteur en chef, a été faite pour "prendre l'homme au mot" et montrer que "sa vision de l'Amérique promet d'être aussi atroce dans la vraie vie qu'elle apparaît en noir et blanc sur cette page". Alors que le journal avait appelé à voter pour John Kasich au lancement de la primaire républicaine, le "Boston Globe" martèle que "les standards du parti républicain méritent d'être incarnés par un homme honnête et respectable, comme (Mitt) Romney (candidat républicain en 2012) ou (Paul) Ryan (président de la Chambre des représentants)."
Cette fausse Une est arrivée jusqu'aux yeux du magnat de l'immobilier, qui s'est empressé de riposter lors d'un discours à New York : "Que doit-on penser du stupide 'Boston Globe' ? C'est sans valeur et vendu pour un dollar ! Vous avez vu cette histoire ? Cette Une... Ils ont fait tout un scénario, ils ont prétendu que Donald Trump était président et ils ont écrit sur toute la page une histoire imaginaire, qui est aussi imaginaire que le journal en général. Je veux dire que tout est monté sur pièce, et je pense qu'ils ont voulu faire le buzz sur ça", a-t-il lancé.