Alors que les membres de l'équipe du jeu d'aventure "Dropped", sur le tournage duquel 10 personnes ont péri lundi dans le crash de deux hélicoptères, quittaient Villa Castelli pour rejoindre Paris, un hommage aux victimes a été rendu jeudi soir sur le lieu de l'accident.
Parmi les habitants qui assistaient à la cérémonie, David Ocampo, un ancien policier. Cet Argentin de 49 ans est un témoin direct du crash des hélicoptères puisqu'il coupait de l'herbe pour son bétail dans un champs jouxtant le lieu de l'accident. Un reporter du "Parisien" a recueilli son témoignage. Quatre jours après les faits, cet homme est encore sous le choc. "J'étais dans une prairie quand les hélicoptères sont apparus au-dessus de nos têtes. Cela a attiré notre attention. Ici, les gens ne sont pas habitués à voir ce genre de chose. Ils se sont percutés en plein ciel. Selon moi, l'un deux n'a pas viré comme il fallait et l'autre l'a percuté. Le premier est tombé la queue vers le bas et l'autre a plongé le nez vers le sol", se souvient-il.
David Ocampo s'est alors dirigé vers les appareils. Il se souvient d'avoir entendu le sol trembler quand les deux appareils ont "explosé". Il parle d'un "énorme champignon de fumée et de feu". Mais l'Argentin s'en veut surtout de son impuissance face à l'accident et de ne pas avoir pu sauver les victimes. "Maintenant que je revis ce moment et que je le raconte à nouveau, je ne me sens pas bien. Je voulais aider ces gens, les sortir de ce brasier mais on n'y voyait rien. Tout était en feu", se lamente-il.
"Je me sentais impuissant, incapable d'agir et ce n'est pas dans ma nature...", ajoute l'ancien policier qui regrette de ne pas avoir bravé les flammes pour tenter de sauver des éventuels blessés. "Pourquoi ne suis-je pas rentré dans le feu ? J'ai été lâche. Je m'en veux terriblement ! (...) Je n'ai pas eu le courage de me jeter dans le brasier pour porter secours aux victimes. (...) Je ne sais pas s'ils étaient encore vivants mais j'aurais aimé au moins faire quelque chose...", se désole-t-il en espérant que les familles des victimes "le pardonnent".