Une comparaison avec le dirigeant hongrois Viktor Orban. Hier soir, Emmanuel Macron a tenu un meeting en plein air à Strasbourg durant lequel il a consacré une bonne partie de son discours à critiquer son adversaire du deuxième tour, Marine Le Pen. Il est notamment revenu sur les propos de la candidate du Rassemblement national concernant les journalistes de "Quotidien" qu'elle exclut de ses meetings depuis plusieurs années.
Hier, lors d'une conférence de presse, Marine Le Pen a été interrogée sur le refus d'accréditation de l'équipe de Yann Barthès à son QG dimanche pour la soirée électorale du premier tour. Elle s'est justifiée en estimant qu'il n'y avait "pas de journalistes" à "Quotidien" : "Ce n'est pas une émission d'information ou de journalistes. 'Quotidien', c'est un amuseur. Parfois très drôle d'ailleurs. Mais c'est une émission de divertissement. Il y a tellement de gens que nous devons accréditer que nous préférons accréditer les journalistes plutôt que les émissions de divertissement".
Une déclaration qui a fait réagir le président en campagne à Strasbourg. "L'Europe est un espace de paix, de culture et de valeurs. Cet espace est un trésor, mais il est menacé. Il est menacé chez nous. Quand l'extrême-droite propose de sortir du Conseil de l'Europe, c'est sortir de nos valeurs. Quand l'extrême-droite se met à dire : 'Je choisis les journalistes qui viennent ou qui ne viennent pas', elle fait ce qu'on fait en Hongrie", a lancé Emmanuel Macron. Et de calmer des huées dans le public : "Ne sifflez pas personne ! La bienveillance et le respect nous caractérisent !". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Ce matin, en déplacement à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, Marine Le Pen a réagi à la comparaison faite par Emmanuel Macron entre le Premier ministre de Hongrie Viktor Orban et elle. "Le président de la République dit que vous êtes dans une dérive autoritaire. Est-ce qu'il y a une erreur de votre part ?", l'a interrogée un journaliste. "Vous parlez du président de la République qui a supprimé la salle de presse à l'Elysée ? Vous parlez du même président de la République qui a créé un scandale au sein des rédactions parce qu'il voulait choisir dans chaque rédaction, le journaliste qui le suivait ? Tout ça démontre une forme de fébrilité de la part d'Emmanuel Macron qui n'a manifestement pas beaucoup d'approches en ce qui me concerne", a répondu la candidate du RN.
En 2018 après des mois de rumeurs, l'Elysée avait confirmé son intention de fermer la salle de presse située au sein du palais présidentiel depuis Valéry Giscard d'Estaing pour la déménager dans un bâtiment annexe. Raison officielle invoquée : une volonté de moderniser et d'augmenter sa taille de la salle de presse. "On souhaite accueillir plus de journalistes et dans de meilleures conditions de travail", avait ainsi justifié Benjamin Griveaux, alors porte-parole du gouvernement, à puremedias.com, en octobre 2018.
Face aux nombreuses protestations des journalistes l'Elysée avait finalement abandonné en 2019 son projet de fermeture de la salle de presse de l'Elysée mais l'avait réservée aux seuls représentants des agences de presse accréditées comme l'AFP ou AP. Les autres journalistes ont, eux, accès à une autre salle de presse située 4 rue de l'Elysée, dans un bâtiment voisin du palais.