La réponse du berger à la bergère. Ce jeudi, le groupe Canal+ réagit aux propos de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, tenus ce matin sur France Inter. Au micro de Léa Salamé et Nicolas Demorand, la membre du gouvernement a souligné qu'en raison d'un manquement à leurs obligations, CNews et C8 pourraient ne pas voir leur fréquence renouveler en 2025.
"C'est le rôle de l'Arcom ensuite, au moment de faire le bilan de ces obligations, de vérifier qu'elles ont bien été respectées, pour pouvoir évaluer si la reconduction de la fréquence est justifiée ou pas. C8 a bien des obligations à respecter. C'est mon rôle de le rappeler", a-t-elle expliqué à l'antenne de la radio du service public. Et de lancer : "Il y a des obligations à respecter ! Il y a déjà eu une vingtaine d'interventions de l'Arcom depuis 2019 pour C8 et CNews. Au bout de combien d'interventions l'Arcom pourra dire, à tel degré, que les obligations ne sont pas respectées ?".
Des propos qui "ont profondément choqué" le groupe Canal+, qui s'est fendu d'un communiqué aujourd'hui. "En laissant à nouveau entendre que les licences de nos chaînes ne mériteraient pas d'être renouvelées en 2025 alors même qu'elle se refuse de commenter la procédure de renouvellement d'autres acteurs de l'audiovisuel (notamment celle de M6, ndlr), madame la ministre prend parti, sort de sa réserve et ne respecte pas l'indépendance de notre régulateur sectoriel", dénonce l'entreprise dirigée par Maxime Saada.
"Ce faisant, madame la ministre, garante de la liberté d'expression, porte non seulement atteinte à la crédibilité et à la probité de nos chaînes, mais critique aussi le travail de nos équipes et suscite l'inquiétude de nos salariés en menaçant la pérennité de leur activité professionnelle", poursuit le groupe Canal+, soulignant être "fier du travail que réalise quotidiennement l'ensemble des collaborateurs de C8 et CNews qui rassemblent chaque jour près de 11 millions de citoyens".