Un reportage diffusé dans "Envoyé Spécial" le 26 septembre 2013 a provoqué la colère de plusieurs habitants de "La Villeneuve", un quartier de Grenoble. Dans ce sujet intitulé "Villeneuve : le rêve brisé", les équipes de France 2 présentaient ce grand ensemble urbain grenoblois comme miné par la délinquance, la pauvreté et la violence.
Une image négative que n'ont pas goûté plusieurs habitants comme le rapportait déjà en octobre Rue 89. Suite à la diffusion du reportage, une pétition sur internet et une page Facebook avaient ainsi été rapidement lancées pour protester contre son contenu. Et en fin d'année dernière, ces habitants mécontents ont visiblement décidé de passer à la vitesse supérieure. L'association des Habitants de la Crique Sud a ainsi fait savoir dans un communiqué qu'elle avait déposé plainte le 26 décembre 2013 devant le tribunal correctionnel de Grenoble contre le président de France Télévisions, Rémy Pflimlin, pour "diffamation publique".
Dans ce communiqué relayé par Ledauphiné.com, l'association a expliqué que le reportage de France 2 avait provoqué "une très forte colère des habitants, choqués et indignés de voir leur quartier défiguré. Les habitants ont été blessés de voir les témoins bafoués ou manipulés dans des mises en scène du réel". Et l'association de se plaindre du silence de la chaîne face à leurs appels répétés. "Une très forte mobilisation s'est alors organisée pour demander notamment aux autorités de France Télévisions de bénéficier d'un 'droit de réponse'. Nous n'avons reçu qu'une seule réponse, celle de la journaliste qui bien que reconnaissant 'avoir découvert un tissu social riche' n'a, à aucun moment du reportage, remis en cause sa 'ligne éditoriale'".
"Sans nier ni les incivilités ni parfois la violence, nous estimons que la vision proposée par le reportage est partielle et ne prend à aucun moment en compte la réalité de la vie quotidienne des habitants de la Villeneuve" a regretté l'association. Avant d'évoquer les conséquences néfastes qu'aurait eues ce reportage sur la vie des habitants du quartier. "Les conséquences de ce reportage sont nombreuses. Elles se posent en termes de discrimination. Discrimination à l'embauche pour les jeunes et les habitants du quartier en général, discrimination des élèves fréquentant les établissements scolaires du quartier, discrimination des habitants du quartier dans leur relation avec les autres grenoblois, discrimination au logement, etc".