Une séquence raciste qui fait réagir. Hier, dans "Ca vous regarde" sur LCP, Myriam Encaoua a organisé un débat autour du racisme anti-asiatique, avec la présence de la députée LREM Stéphanie Do, de la fondatrice de "Koï", magazine dédié à la communauté asiatique, Julie Hamaïde, et de la journaliste de franceinfo Linh-Lan Dao. Au cours de l'émission, la présentatrice a exhumé des propos racistes de l'actuelle maire par intérim de Levallois, Isabelle Balkany.
"Je vais vous montrer un extrait d'un exemple d'un Asiatique qui fait profil bas, qui accepte tout. C'est assez édifiant. Pour comprendre au fond que ce dénigrement-là dépasse largement la crainte d'un virus venu de Chine. C'est un reportage réalisé en 2002. Ca se passe à Levallois-Perret dans la permanence de campagne de Patrick Balkany", a annoncé Myriam Encoua, précisant qu'il s'agissait d'une scène entre Isabelle Balkany, la femme de l'ancien maire, et un employé de la mairie d'origine cambodgienne.
Ainsi, l'émission de LCP a lancé un extrait du magazine d'investigation de Canal+, "90 minutes", tourné en 2002. "Isabelle continue de travailler comme si de rien était. Regardez bien ces mains qui s'agitent sur son bras. C'est un employé de la mairie qui évite notre caméra. Tous les soirs, après ses heures de bureau, il vient masser sa patronne", y raconte la voix off du magazine. Et de poursuivre : "C'est lui, il est cambodgien. Son surnom : Grain de riz."
"Grain de riz va donner mon téléphone à Patrick et tu me le ramèneras. Tiens, Grain de riz, amène-lui ça à Patrick. Grain de riz, amène-lui ça en même temps, dépêche-toi !", lance Isabelle Balkany dans les images d'archives. Et de s'expliquer, tout sourire, devant la caméra sur ce surnom raciste : "Grain de riz, c'est un petit 'boat-people' qu'on a installé à Levallois, il y a 20 ans. Il est venu avec toute sa famille. Il a un nom pas possible. Tout d'abord, on l'a baptisé Maurice. Puis, un jour, je l'ai baptisé Grain de riz et toute la mairie l'appelle Grain de riz". "Grain de riz on l'adore, il est extra. C'est vrai que vu de l'extérieur, ça fait bizarre", a-t-elle conclu.
De retour sur le plateau, Julie Hamaïde, très émue, a réagi à la séquence qu'elle vient de découvrir : "Je suis écoeurée. Là, je tombe des nues. J'essaye de me rassurer en me disant que c'était en 2002. Les choses ont dû évoluer. J'espère que ce monsieur a pris un peu plus d'assurance et qu'il s'est rendu compte de la condescendance avec laquelle on l'a traité. J'espère qu'il ne se sent plus redevable de faire tout ce qu'on lui demande". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Par ailleurs, dans un article daté du 4 novembre 2002, "L'Humanité" avait déjà épinglé les propos d'Isabelle Balkany. Après avoir condamné le surnom donné à l'employé municipal, le journal avait révélé que son nom n'était pas aussi compliqué à prononcer que l'avait laissé imaginer Isabelle Balkany. Selon le quotidien, il s'appelait Dan. "Dur à mémoriser, quand même", avait ironiquement ajouté "L'Humanité".