Les explications du quotidien francilien. Dimanche, dans ses colonnes, "Le Parisien" a publié un entretien avec Omar Sy, à l'occasion de la sortie de son film "Tirailleurs", en salles demain, dans lequel l'acteur français joue un père enrôlé avec son fils parmi les soldats sénégalais envoyés à Verdun en 1917.
Après la publication de l'interview, plusieurs propos tenus par Omar Sy ont été vivement critiqués sur les réseaux sociaux et sur les chaînes d'information en continu. Interrogé dans l'entretien sur la guerre en Ukraine, le comédien avait répondu : "L'Ukraine n'a pas été une révélation dingue pour moi. Comme j'ai de la famille ailleurs, en Afrique, je sais qu'il y a toujours eu des enfants en guerre, des familles brisées et des parents qui perdent leurs gamins, des gosses qui deviennent orphelins. Ça n'a jamais cessé depuis la Seconde Guerre mondiale. Je suis surpris que les gens soient si atteints. Ça veut dire que quand c'est en Afrique, vous êtes moins atteints ?".
Des personnalités comme Nathalie Loiseau, députée européenne Renaissance, s'étaient indignées de la réaction d'Omar Sy. "Il y a 58 militaires français qui sont morts au Sahel en luttant contre les jihadistes. Non, Omar Sy, les Français ne sont pas 'moins atteints' par ce qui se passe 'en Afrique'", a lancé l'ex-ministre d'Emmanuel Macron.
Ainsi, dans un article, "Le Parisien" a tenu hier à faire à une mise au point concernant les conditions de cette interview, soulignant qu'il n'y avait "pas le moindre sentiment d'attaquer quiconque ou d'allumer la mèche d'une future polémique". "Ce qui fait polémique nous semble avoir été sorti de son contexte, tant Omar Sy y expose son horreur des atrocités commises sans cesse dans le monde depuis l'époque des tirailleurs, et pas seulement en Ukraine", a écrit le journal, ressortant des citations de l'acteur.
Par ailleurs, le journaliste ayant réalisé l'entretien a précisé que l'échange était "presque devenu une discussion" et que c'est lui qui "a cité ce conflit" en Ukraine, "pas lui". "Il n'y a, à l'évidence, aucune tonalité polémique dans sa réponse. A aucun moment l'acteur ne laisse entendre que l'on parle trop de l'Ukraine. Sinon, nous lui aurions demandé de préciser sa pensée, mais elle est fluide et limpide. La guerre le touche depuis son enfance, où qu'elle surgisse", a poursuivi "Le Parisien".
"Nous nous sommes quittés, sans avoir le sentiment que des propos pourraient choquer. Faire réfléchir, oui. Ce qui n'est pas du tout le même chose. L'interview, particulièrement dans sa version longue diffusée sur notre site, parle d'elle-même. La parole d'un homme sensible aux atrocités, qu'elles soient commises 'en Ukraine ou en Iran', comme il le dit", a conclu le quotidien.