France Télévisions monte au créneau pour soutenir Julien Pain. Le présentateur de "Vrai ou faux" sur Franceinfo "fait l'objet d'une campagne de diffamation", a regretté, ce lundi 20 mai 2024 sur X (anciennement Twitter), le compte de l'entreprise audiovisuelle publique.
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"Il est faussement accusé par un compte sur le réseau social X de violences, alors qu'il s'agit d'une affaire concernant un homonyme", poursuit la direction de l'information de France Télévisions qui "apporte tout son soutien à Julien Pain et condamne fermement la diffamation et le harcèlement dont il fait l'objet". "À travers lui, c'est le travail de vérification des faits de la rédaction de France Télévisions qui est attaqué. Toute attaque contre un journaliste est fermement condamnable", conclut la direction de l'information du groupe public.
Sans le nommer, la société dirigée par Delphine Ernotte fait référence ici au compte X de Zoé Sagan. Ce compte, "habitué à diffuser de fausses informations", a fait l'objet d'un sujet dans l'émission de vérification des faits présentée par Julien Pain chaque samedi matin sur Franceinfo. Il serait en effet à l'origine de la diffusion en masse sur les réseaux sociaux ces dernières semaines de la fausse liste d'acteurs qui seraient impliqués dans des scandales sexuels.
En amont mais aussi après la diffusion du reportage dans "Vrai ou faux" – exceptionnellement orchestré par Nicolas Carvalho ce samedi – le compte de Zoé Sagan, entre les mains du publicitaire Aurélien Poirson-Atlan, a multiplié les posts à l'attention de son présentateur habituel, Julien Pain. Le 19 mai dernier, le compte écrit par exemple qu'à l'occasion d'une conférence-débat sur le thème "Fabrique de l'opinion et démocratie", organisée au Théâtre de la Concorde le 14 mai par la mairie de Paris, Julien Pain a affirmé que "j'étais anti #MeToo".
"Ce qu'il oublie de dire à (la maire de Paris) Anne Hidalgo, c'est qu'il a déjà tabassé sa propre femme ("gifles, coups de tête ou de genou, crachats, strangulations, insultes, propos avilissants") tout en lui envoyant jusqu'à 600 sms par jour", assure-t-il en publiant le lien de l'article du média "Les affiches de Haute-Saône" qui fait état de cette affaire.
Or l'auteur de cette affaire serait un homonyme de Julien Pain. "Incroyable, mais tellement révélateur. Zoé Sagan m'accuse d'un crime sur une femme vraisemblablement commis... par un homonyme. La rencontre du fantasme, de la haine et de la diffamation la plus lunaire", a ainsi réagi Julien Pain sur X.
Le journaliste de poursuivre sa réflexion sur X ce mardi 21 mai : "Notre travail de vérification des faits déplaît à certains, mais je suis persuadé qu'il est essentiel et nous ne reculerons pas. Nos sociétés sont confrontées à une vague de désinformation, boostée par les réseaux sociaux. Peu à peu, l'idée que les opinions peuvent ignorer les faits gagne du terrain. Une pensée magique, voire complotiste, se développe et se normalise".
Et de conclure : "Le fact checking ne peut être la seule solution à ce problème de société majeur, mais il me semble essentiel pour préserver un débat public de qualité. Des communautés, menées par des "influenceurs" haineux, tentent de nous pousser hors des réseaux pour régner en maître sur des débats libérés des faits. Mais ils ne sont qu'une petite minorité, même ici sur X, et je sais que je peux compter sur votre soutien. Alors nous resterons".
Le compte de Zoé Sagan a été en 2020 l'un des premiers relais site de Piotr Pavlenski, dans lequel on retrouve des vidéos à caractère sexuel de Benjamin Griveaux, alors candidat La République en marche à la mairie de Paris, rappelle "Vrai ou faux". Il serait aussi l'auteur de "calomnies" envers le spécialiste de la désinformation en ligne Rudy Reichstadt, ou encore envers Brigitte Macron, qu'il accuse d'être une femme transgenre. Plusieurs plaintes ont été déposées à l'encontre d'Aurélien Poirson-Atlan.