Une sortie qui fait jaser. Samedi 10 juillet, Pio Marmaï a répondu aux questions des journalistes alors que toute l'équipe de "La fracture" participait à une conférence de presse en marge du festival de Cannes où le film de la réalisatrice Catherine Corsini est en compétition. Porté aussi par Valeria Bruni Tedeschi et Marina Marina Foïs, le long métrage évoque la crise des Gilets jaunes de l'hiver 2018-2019 en France.
Pio Marmaï, qui interprète un manifestant blessé lors d'un rassemblement de Gilets jaunes, a été interrogé par une journaliste pour savoir s'il avait un message à faire passer à Emmanuel Macron si l'équipe du film était un jour invitée à l'Elysée pour une projection de "La fracture". Le comédien vu notamment dans "En liberté !" (2018) a commencé par expliquer qu'il n'avait "pas grand-chose à dire à grand monde" et qu'il ne souhaitait donner "de leçon à personne", "certainement pas" au chef de l'Etat.
Pio Marmaï a ensuite raconté avoir voulu montrer dans ce film "l'espace de la révolte" dans l'individu. "J'ai essayé de raconter cet endroit de quelqu'un qui est un peu dépassé mais qui veut rester dans une sorte de réalité. Comment on essaie de s'accrocher au réel quand on est poussé dans un endroit de fragilité totale", a-t-il expliqué au sujet de son personnage "dépassé" dans "La fracture". Avant de lancer : "Macron, j'aimerais bien aller chez lui en passant par les chiottes et les tuyaux et lui péter la gueule, ça évidemment, un peu comme tout le monde, dans l'absolu".
Pio Marmaï a enchaîné en expliquant avoir tenté de raconter comment un homme "qui veut juste conduire son camion" se retrouve blessé après une déflagration d'une grenade. "Si j'avais Macron en face de moi, je lui dirais : 'mon pote, merde, qu'est-ce qu'il se passe là ?!' Mais malheureusement il n'est pas là", a conclu l'acteur. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence en intégralité à partir de 29'03 ci-dessous.
Cette sortie n'a pas laissé indifférents les proches d'Emmanuel Macron. "L'appel à la violence n'a sa place nulle part, et votre statut 'd'artiste' ne vous rend ni plus intelligent ni plus acceptable", a ainsi dénoncé sur Twitter Christophe Castaner, qui était ministre de l'Intérieur pendant les manifestations des gilets jaunes. Anne-Laurence Petel, députée LREM des Bouches-du-Rhône, a pour sa part proposé à l'acteur d'essayer "la crise dans un autre pays juste histoire d'avoir un point de comparaison".
L'éditorialiste de LCI, Jean-Michel Aphatie, a pour sa part condamné les propos de l'acteur, toujours sur le même réseau social : "La violence bcbg de Pio Marmaï, qui a dû passer sa nuit dans un palace cannois avant de rejoindre, ailleurs, un autre palace, est absurde, anti-démocratique, condamnable. Il apparaît suffisant, plein de sa bonne conscience. Il ne donne pas envie d'aller au cinéma. Étonnant, non ?".