Une séquence déjà virale en 2023. Dans "Bartoli Time", hier sur RMC, Marion Bartoli et Jean-Christophe Drouet, ex-journaliste de la chaîne L'équipe, ont reçu Noël Le Graët, président de la Fédération française de football (FFF), à la suite de la prolongation jusqu'en 2026 du contrat de Didier Deschamps comme sélectionneur de l'équipe de France de football. Il a aussi été interrogé sur la rumeur du moment autour de la potentielle arrivée de Zinédine Zidane, longtemps désigné comme le successeur naturel de Didier Deschamps, à la tête de la Seleção, l'équipe nationale du Brésil.
"Est-ce que c'est quelque chose qui vous plaît ou pas ?", l'a interrogé Marion Bartoli. "Je ne sais pas, cela m'étonnerait qu'il parte là-bas (...) Non mais il fait ce qu'il veut, cela ne me regarde pas moi, je ne l'ai jamais rencontré, on n'a jamais envisagé de se séparer de Didier (Deschamps)", a commencé par répondre Noël Le Graët. Avant de s'en prendre aux médias : "Certains journalistes ont besoin d'inventer parce qu'ils ne savent pas quoi écrire, et surtout ils préfèrent écrire du mal que du bien. Donc je ne suis jamais surpris par ceux qui condamnent à l'avance ou ceux qui ont des idées un peu farfelues, ça ne m'intéresse pas."
"Président Le Graët, ça ferait quand même mal au coeur de voir Zinédine Zidane partir au Brésil, non ?", a rebondi Jean-Christophe Drouet. "J'en ai rien à secouer, il peut aller où il veut", a répondu du tac au tac son interlocuteur. "Je m'en fous, je m'en fous (...) Je m'en tape complètement", a-t-il ajouté quelques instants plus tard. "Mais en tant que Français, non ? Moi ça me ferais un peu mal au coeur", a relancé le journaliste. "Vous, peut-être. Moi j'ai un coeur, assez gros. On n'a pas la même opinion. Il peut aller où il veut, dans un grand club, en sélection j'y crois à peine en ce qui me concerne. Mais vous avez le droit, vous d'avoir un avis différent".
"Il n'a pas tenté de vous joindre ces derniers jours Zinédine Zidane ?", a tenté d'en savoir plus Jean-Christophe Drouet. "Ah certainement pas, je ne l'aurais même pas pris au téléphone", a assuré, unanime, Noël Le Graët. Le prendre au téléphone "pour lui dire quoi ?", a fait mine de s'interroger l'ancien PDG de l'En avant Guingamp. "Bonjour Monsieur, non, ne vous inquiétez pas, cherchez un autre club, je vais me mettre d'accord avec Didier", a-t-il conclu, en qualifiant le journaliste de "partisan de Zidane". "Ne me faites pas passer pour un défenseur de Zidane, ce n'est pas du tout ce que j'ai dit, je n'étais pas du tout partisan de Zidane", a rétorqué Jean-Christophe Drouet.
Dans "On refait le match" sur RTL, le 13 février 2021, le président de la FFF, en personne, tenait pourtant un tout autre discours et l'hypothèse Zinédine Zidane à la tête des Bleus n'avait rien d'une idée "farfelue". "On a de très bons rapports avec Zidane, à titre personnel du moins. Si Didier s'arrêtait, la première personne que je verrai c'est Zidane", assurait à l'époque celui dont la réputation a été ternie à la fin de l'année 2022 par des accusations de harcèlement.
Ces déclarations ont fait ce matin la une des journaux - "L'équipe" en a fait sa première page avec un titre : "Inacceptable" - et des émissions des chaînes info et suscité nombre de réactions sur les réseaux sociaux. Celle de Kylian Mbappé a été particulièrement remarquée. "Zidane c'est la France, on ne manque pas de respect à la légende comme ça...", a écrit le champion du monde 2018 hier soir.
"Déclarations à nouveau hors sol avec en prime cette fois un manque de respect honteux, qui nous heurte tous, à une légende du foot et du sport : un 'président' de la première fédération sportive de France ne devrait pas dire ça. Des excuses pour ce mot de trop sur Z.Zidane svp", a écrit dans la foulée la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra.
Message reçu. Ce lundi matin, le président de la Fédération française de football Noël Le Graët reconnaît "des propos maladroits qui ont créé un malentendu" concernant Zinédine Zidane, à qui il tient "à présenter (ses) excuses" personnelles, a-t-il affirmé dans une déclaration à l'AFP.
Le président de la FFF en profite pour charger RMC. "J'ai accordé un entretien à RMC que je n'aurais pas dû accorder car il cherchait la polémique en opposant Didier à Zinédine Zidane, deux monuments du football français. J'admets avoir tenu des propos maladroits qui ont créé un malentendu. Zinédine Zidane sait l'estime immense que je lui porte, comme tous les Français. Je tiens à présenter mes excuses pour ces propos qui ne reflètent absolument pas ma pensée, ni ma considération pour le joueur qu'il était et l'entraîneur qu'il est devenu."