Les prémices d'une légende. En 2005, les téléspectateurs de M6 découvre sur leur petit écran les aventures burlesques d'un Roi Arthur peu commun interprété par un inconnu à l'époque : Alexandre Astier. Le programme court "Kaamelott" vient de voir le jour et prend la digne succession de "Caméra Café". Il fera les beaux jours de M6 jusqu'en 2009.
Mais avant de devenir cette célèbre série, dont une adaptation en long métrage sort aujourd'hui sur les écrans, Alexandre Astier, également auteur et réalisateur, avait imaginé la chaotique quête du Graal des chevaliers de la table ronde pour un court-métrage de 2002 baptisé "Dies Irae", "jour de colère" en latin, comme le rappelle dans une récente vidéo le youtubeur Youri Gone, passionné par le programme court.
À cette époque, Alexandre Astier, musicien de formation, vit à Lyon, et se retrouve finalement à fouler les planches de l'Acting Studio, une école de formation d'acteur créée par la mère d'Alexandre Astier, Joëlle Sevilla, interprète de Séli, la femme de Léodagan dans "Kaamelott". C'est en écumant les différentes pièces de théâtres et en voyant jouer d'autres acteurs qu'Alexandre Astier rencontre ceux qui formeront les chevaliers de la table ronde et qui, pour la majorité d'entre eux, garderont leur rôle plus tard dans la série, y compris les membres de sa famille. "J'ai le goût pour les acteurs de théâtre, je ne fais pas de casting pour 'Kaamelott', jamais (...) (les acteurs, ndlr) sont venus parce que je les ai vu joués", confiait-il en 2006 sur le plateau de Marc-Olivier Fogiel.
D'une durée d'une quinzaine de minutes, "Dies Irae" reste très proche de la série, ou plutôt la série reste très proche de l'idée originelle du court-métrage. Déjà dans "Dies Irae", Alexandre Astier mise sur un humour de décalage entre l'absolu chevaleresque et le ridicule des personnages. "Dies Irae" met ainsi en scène des chevaliers qui équeutent des haricots sur la mythique table ronde ou encore confectionnent un faux Graal pour mieux abandonner leur fameuse quête.
Le court-métrage ne tarde pas à se faire remarquer. Il sera présenté dans des festivals où il remportera des prix, comme une mention du jury au festival du film d'action et d'aventures de Valenciennes ou encore un prix du public au festival Off-Courts de Trouville, où un certain Antoine de Caunes assistera à la diffusion. Mais c'est au festival du court métrage d'humour de Meudon que le destin d'Alexandre Astier bascule grâce à "Dies Irae". Là bas il y décroche le prix spécial du jury présidé par Yvan Le Bolloc'h, à l'époque acteur phare de "Caméra Café" sur M6. "Ca serait formidable pour nous, et je pense aussi pour la chaîne, que l'on puisse choisir notre remplaçant et que ce soit eux", se rappelle l'acteur dans la vidéo de Youri Gone au sujet de cet épisode.
Yvan Le Bolloc'h proposa alors à Alexandre Astier de le mettre en relation avec la société de production derrière "Caméra Café", Calt. Coup de foudre immédiat, l'accord "se fait dans l'heure" d'après Brice Fournier, ami d'Alexandre Astier cité dans la même vidéo. Tel un remerciement et un passage de flambeau on retrouvera plus tard Yvan Le Bolloc'h et Bruno Solo dans quelques épisodes de "Kaamelott". Alexandre Astier, qui avait déjà décliné son court-métrage en 6 épisodes pilotes pour la télévision, tournera 4 épisodes supplémentaires avec Calt avant de les proposer à "la petite chaîne qui monte". M6, qui à l'époque peine à trouver l'héritier de "Caméra café", donne son feu vert pour la diffusion de la série. Elle aura par la suite le succès qu'on lui connaît.