Le bras de fer judiciaire entre les anciens candidats de "L'île de la tentation" et TF1 se termine. En 2011, la Cour d'appel de Versailles a condamné TF1 Productions (filiale à 100% de TF1) à requalifier en contrat de travail la participation de 56 candidats de l'ancienne émission de télé-réalité de la Une. TF1 avait été condamnée à leur verser entre 15.000 et 17.000 euros de dommages et intérêts pour 12 jours de tournage. Les plaignants espéraient toucher des indemnités plus élevées mais la Cour avait refusé de reconnaitre un "travail dissimulé" et le statut d'artistes-interprètes. 53 des candidats ont porté l'affaire devant la Cour de cassation, pour qu'elle requalifie définitivement la nature du contrat qui les unissait à TF1 Productions.
Comme la Cour d'appel, la Cour de cassation a reconnu l'existence d'un contrat de travail. Mais l'instance a refusé de leur accorder le statut d'artistes interprètes, estimant que les participants "n'avaient aucun rôle à jouer ni aucun texte à dire, qu'il ne leur était demandé que d'être eux-mêmes" et que "leur prestation n'impliquait aucune interprétation". Une décision qui va faire jurisprudence et s'appliquer désormais à toutes les émissions de télé-réalité.
Me Patrice Spinosi, l'avocat des plaignants a vivement critiqué la décision. Il a déploré que la Cour "refuse ainsi d'aller jusqu'au bout de la logique qu'elle avait initiée en 2009 en reconnaissant l'existence d'un contrat de travail". "Un participant est un salarié mais il n'a aucun statut, il n'appartient à aucune catégorie. Il travaille, certes, mais sans que personne ne sache à quoi", a ajouté Me Spinosi, en parlant des salariés "fantômes de la télé-réalité".