Parti pris. "Le Parisien" a choisi de consacrer sa Une et son "Fait du jour" de ce mercredi 7 juin 2023 aux atteintes à la laïcité à l'école et, en particulier, à l'abaya, "la robe qui défie la République". En légende, le journal précise que "les incidents liés à cette tenue, dont le port est encouragé par l'islam rigoriste, se multiplient dans les établissements français" et dans son éditorial, Nicolas Charbonneau, directeur de la rédaction du titre détenu par le groupe LVMH, fait une analogie avec le combat des femmes en Iran. "En Iran, des femmes défilent dans la rue contre le port du voile et libèrent leurs cheveux (...) En France, des jeunes filles font des vidéos à l'entrée des collèges et des lycées pour revendiquer le port de l'abaya".
Cette décision éditoriale, qui intervient au lendemain d'une réunion entre le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, et les recteurs d'académie, a ulcéré Mathilde Panot. La présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale s'est offusquée sur Twitter : "Nous traversons une crise sociale sans précédent, une attaque massive des libertés sous Macron, une sècheresse ultra précoce et une guerre alimentaire se profile. Mais 'Le Parisien' fait sa Une sur la tenue des femmes musulmanes", a-t-elle écrit.
Et Mathilde Panot de conclure : "Pour ce journal comme beaucoup d'autres : l'islamophobie fait vendre. Surtout quand elle s'attaque aux femmes."
Sa mise en cause du "Parisien" a suscité de nombreuses réactions, parmi lesquelles celle de Sonia Mabrouk. La journaliste d'Europe 1 et CNews, qui a multiplié les plateaux autour de l'abaya ce mercredi 7 juin 2023, a tiqué : "'La tenue des femmes musulmanes' ? En quoi ce symbole communautaire serait le vêtement des femmes musulmanes alors que c'est le fruit du wahhabisme", a interrogé l'intervieweuse. "Par ailleurs, vous savez à quoi conduit l'accusation 'd'islamophobie' dans notre pays... C'est lourd de conséquences et de dangers", a mis en garde Sonia Mabrouk.
Contacté par puremedias.com, Nicolas Charbonneau n'a pas encore donné suite à nos sollicitations.