Avant-première. Une enquête qui va faire parler. Ce soir, à 23h sur France 2, "Complément d'enquête" va de nouveau faire l'actualité avec son nouveau numéro dédié aux réseaux de Vladimir Poutine en France. Le magazine, incarné par Tristan Waleckx, détricote les liens entre le Kremlin et certains politiques français, que ce soit l'ancien Premier ministre François Fillon ou des cadres du Rassemblement national. L'émission est même parvenue à identifier et interrogé des parlementaires pris dans le piège d'une opération de propagande russe menée au sein même du Sénat, quelques jours avant le début de la guerre en Ukraine.
Parmi les nombreux sujets évoqués dans l'enquête menée par Laure Pollez, Alexandra Jousset et Olivier Broutin pour Capa Presse, "Complément d'enquête" s'est penché sur la chaîne russe francophone, RT France, financé par le Kremlin. Quelques semaines après le début du conflit en Ukraine, l'Union européenne a fait fermer les antennes de Russia Today sur le vieux continent.
Dans son reportage, le magazine dévoile comment la patronne de RT France, Xenia Fedorova, a fait pression sur ses équipes pour défendre les intérêts de la Russie et de Vladimir Poutine, dans la couverture de la guerre en Ukraine. Un journaliste de la chaîne de télévision accepte de témoigner anonymement : "Xenia Fedorova avait un retour dans son bureau, elle voyait absolument tout ce qui se faisait. Elle faisait preuve d'un interventionnisme... que moi, je n'ai jamais connu à ce jour, aussi important que ça".
Selon le témoin, la directrice de RT France voulait vérifier que les journalistes "respectaient bien la ligne éditoriale de RT", "c'est-à-dire une ligne qui défend les intérêts russes en France". "(Elle vérifiait) qu'on utilise bien les mots qu'il nous avait été demandé d'utiliser", ajoute le salarié de la chaîne.
"Complément d'enquête" a récupéré des messages sur le groupe interne de discussion de RT France, écrits le matin du 24 février, jour où les chars Russes ont envahi l'Ukraine. "Elle a envoyé des consignes minimisant l'agression russe", précise la voix off du magazine.
"Attention avec les vidéos et les affirmations selon lesquelles la Russie attaque les villes ukrainiennes. Ce n'est pas vrai. L'opération ne concerne que le Donbass", a écrit Xenia Fedorova dans un premier message. Et d'ajouter dans un deuxième : "Le ministère russe de la Defense parle d'une opération de démilitarisation en Ukraine". "La Russie n'a pas frappé Kiev. S'il vous plaît, pas de spéculation. Soyez clairs dans vos 'reportages'", a-t-elle aussi envoyé.
L'émission de France 2 précise que ce jour-là, les consignes de la présidente de RT France ont "créé le malaise dans les équipes". "On a mis trop de temps à aborder les bombardements dans tout le reste du pays, alors qu'il y avait plein de médias, qui signalaient des bombardements dans les autres villes. Et ça, ça n'a pas été dit assez vite sur l'antenne. C'est ce qui m'a particulièrement dérangé le jour du 24 février", confie le journaliste anonyme de la chaîne. puremedias.com vous propose de visionner la séquence en avant-première.