Le chef de l'État peaufine sa com avant les Européennes. Ce matin, Emmanuel Macron est en interview dans les colonnes d'une cinquantaine de titres de la presse quotidienne régionale. Un grand entretien collectif, réalisé en présence de neuf journalistes représentant les principaux groupes présents dans la PQR mais auquel les journaux "La Voix du Nord" et "Le Télégramme" ont refusé de participer.
Interrogé par nos confrères de franceinfo, Gabriel d'Harcourt, directeur délégué de "La Voix du Nord", a motivé les raisons de ce refus. "On a estimé qu'à cinq jours du scrutin (européen), cette interview du président de la République avait valeur d'engagement, pour une liste (Renaissance). On a estimé qu'il y avait un risque que cela rompe avec l'équilibre de traitement que l'on veille à avoir dans le journal", a-t-il expliqué. Il a également rappelé que "La Voix du Nord" s'est engagée, il y a quelques mois, auprès de ses lecteurs, à ne plus publier d'interviews de dirigeants politiques soumises à relecture.
Or, l'interview d'Emmanuel Macron était précisément soumise à relecture par l'Elysée. "Les propos des interviews ne sont pas relus chez nous. C'est une décision qu'on a prise simplement par cohérence vis-à-vis de nos lecteurs, on doit s'y tenir", a commenté Gabriel d'Harcourt, pointant par la même occasion "les dérives" occasionnées par la pratique de la relecture, plébiscitée par nombre de communicants. Du côté du "Télégramme", c'est le format collectif de l'interview qui n'a pas plu.
"Comme 'La Voix du Nord', 'Le Télégramme' n'a pas souhaité se plier à l'interview collective du President Emmanuel Macron dont le principe est une négation de l'identité des titres de la presse régionale et des territoires qu'ils représentent", a ainsi écrit Hubert Coudurier, directeur de l'information et administrateur du "Télégramme" sur Twitter.