"Le Courrier de l'Ouest" a décidé de porter plainte pour diffamation et dénonciation calomnieuse mardi contre le député UDI Gilles Bourdouleix. Le quotidien régional avait rapporté lundi des propos qu'auraient tenus le député-maire de Cholet lors d'une visite dans un camp de gens du voyage. Excédé par les saluts nazis et les accusations de racisme de ces derniers, l'homme politique aurait affirmé selon le journal : "Hitler n'en a peut-être pas tué assez".
Ces propos ont rapidement déclenché un tollé général dans la classe politique. Contacté par différents médias, Gilles Bourdouleix a nié avoir fait une telle déclaration et a traité de "petit merdeux" le journaliste à l'origine de l'article. En réponse, "Le Courrier de l'Ouest" a tenu à publier, dans l'après-midi de lundi, un enregistrement de son journaliste réalisé lors de la visite du camp. Dans cette séquence on entend Gilles Bourdouleix prononcer la fameuse phrase : "Comme quoi, Hitler n'en a peut-être pas tué assez".
Interviewé par i-Télé mardi, Gilles Bourdouleix a voulu donner sa version des faits. Selon lui, l'enregistrement du journaliste est en fait bidonné. L'élu a ainsi raconté que face aux provocations des gens du voyage présents sur place qui le traitaient d'"Hitler", il aurait marmonné "quelque chose du style : 'Imbéciles, si c'était Hitler, vous seriez tués tout de suite'". C'est alors que le journaliste du quotidien régional se serait approché de lui et lui aurait dit "Hitler n'en a peut-être pas tué assez", phrase qu'aurait alors répété mécaniquement, surpris, le député-maire. Selon lui, la séquence a donc été montée par le journaliste comme le prouve "un petit clic" audible sur la bande audio mise en ligne par "Le Courrier de l'Ouest".
Lors de cette même interview, Gilles Bourdouleix a par ailleurs qualifié une nouvelle fois de "petit merdeux" le journaliste à l'origine de l'affaire. Le parlementaire l'a notamment accusé de mensonge et de manipulation et a confié son envie, s'il était en face de lui, de lui mettre "une paire de baffes". Le parlementaire a également évoqué un vieux conflit avec "Le Courrier de l'Ouest", qui aurait récemment perdu deux procès contre lui. Il a poursuivi en affirmant que ce journal "est en train de vouloir (lui) faire la peau".
Des propos que le quotidien régional a décidé de ne pas laisser passer en portant plainte pour diffamation et dénonciation calomnieuse. "On ne veut pas entrer dans une polémique, mais on défend notre métier et la façon dont on l'a toujours fait", a affirmé Bruno Geoffroy, le rédacteur en chef du journal, à l'AFP. "On est attaqué, on répond, mais on est en guerre contre personne", a-t-il également ajouté.