"Le gros couteau" d'Étienne Mougeotte : Laurent Fontaine raconte l'arrêt de "Y a que la vérité qui compte" sur TF1

Séquence coulisses. De retour sur le banc des chroniqueurs de "Touche pas à mon poste !", Laurent Fontaine a livré, ce mardi soir dans "Le 6 à 7" sur C8, son récit de l'arrêt de "Y a que la vérité qui compte". L'animateur a coanimé avec son acolyte de toujours, Pascal Bataille, cette hebdomadaire culte de TF1 entre 2002 et 2006 le lundi en deuxième partie de soirée.

"Pourquoi le rideau (surnom de l'émission, ndlr) s'est arrêté ?", l'a lancé Cyril Hanouna. "Parce que l'on marchait un peu moins bien en audiences, parce que TF1 à l'époque changeait de ligne de programmes", a confié l'ex-animateur de "Y a pas photo" (1997-2002) sur la même chaîne. En trois ans, "ils ont viré" les programmes de deuxième partie de soirée. "Y' a que la vérité qui compte", le lundi, s'est arrêtée en novembre 2006 et "La méthode Cauet" et "Sans aucun doute", respectivement diffusées le jeudi et le vendredi soir, ont été stoppées en 2008 et 2009. "Ça coûtait un peu plus cher et à la place ils ont mis 'Dr. House' partout", a raconté Laurent Fontaine. "Ils ont fait de la fiction plutôt que du flux".

"Ils" correspondant aux bâtisseurs de "l'empire TF1", Patrick Le Lay, PDG de la chaîne de 1988 à 2008, et Étienne Mougeotte, directeur d'antenne de 1987 à 2007. "Il faut que tu racontes comment l'émission est née, parce qu'en fait Mougeotte voulait vous foutre dehors, raconte la suite, c'est ça qui est fou", l'a relancé Benjamin Castaldi, transféré de M6 à TF1 en 2007, quelques mois après le départ de Bataille et Fontaine de la Une.

Laurent Fontaine a alors repris qu'en 2002, "TF1 voulait dealer avec Jean-Luc Delarue, qu'il arrive de France 2 (chaîne sur laquelle il présentait 'Ça se discute' le mercredi soir, ndlr) sur TF1. Et donc il fallait de la place, Jean-Luc voulait une place le mardi soir, une place le vendredi donc Courbet (présentateur de 'Sans aucun doute' à l'époque, ndlr)) et nous, c'était bye-bye et puis au dernier moment, je crois que c'est Patrick Le Lay qui a vu le chèque qu'on lui demandait de signer pour faire venir Delarue à TF1 et il a fait 'Hmm, on va le laisser à France 2'".

"Et donc voilà, Mougeotte nous a appelés en nous disant 'Delarue ne vient plus. En fait vous allez revenir, on aime bien votre émission ('Y a pas photo') et on avait quinze jours pour proposer quelque chose, a expliqué l'ancien collaborateur de Christophe Dechavanne dans "Coucou, c'est nous". "On a proposé un truc avec un rideau, ils ont à peine regardé le programme en fait. On était un peu en queue de contrat, alors ils nous ont dit : 'Faîtes deux émissions' et on a fait ça", a expliqué Laurent Fontaine, pointant du doigt sur l'écran le logo de "Y a que la vérité qui compte". "3,5 (millions de téléspectateurs, ndlr) le premier lundi soir et 4 millions le deuxième lundi soir en deuxième partie de soirée". Des scores dignes d'un bon prime time pour TF1 aujourd'hui...

Après presque cinq saisons de présence à l'antenne, Laurent Fontaine et Pascal Bataille sont convoqués à TF1. Cette fois, la discussion prend une toute autre tournure. "Rien que dans l'ascenseur, tu faisais sur toi, je te jure", a-t-il confié, en mimant avec Valérie Bénaïm, qui a elle aussi connu l'âge d'or de TF1, la montée jusqu'au 14e étage de la tour de Boulogne-Billancourt, celui du bureau d'Étienne Mougeotte. "Il nous dit : 'Vous faites partie de la famille les garçons'. Généralement il y a un gros couteau derrière et voilà, on est ressorti en n'ayant plus d'émission. J'ai un peu pleuré pour les thunes sic) que ça représentait, j'ai aussi pleuré parce que l'on employait 100 personnes". puremedias.com vous propose de visionner cette séquence.

Après "Y a que la vérité qui compte" et TF1, Laurent Fontaine a animé et produit "C'est off" sur Canal Jimmy et a présenté le premier retour de "L'île de la tentation" en 2010 sur Virgin 17. Pascal Bataille, quant à lui, est passé par Nostalgie, Sud Radio et TMC dans les années 2010, chaîne sur laquelle il a animé "Les 30 histoires..." avec Karine Ferri.