Le Monde a tenu à répondre vivement dans ses colonnes à son ancien journaliste en charge des questions environnementales, Hervé Kempf. Cette semaine, sur son blog personnel, Reporterre, ainsi que dans une interview donnée à Libération, il avait accusé son ancien employeur de l'avoir censuré. Le journaliste avait notamment reproché à son ex-direction son éviction du dossier de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes "sans raison valable" selon lui. Hervé Kempf avait aussi laissé entendre que sa mise à l'écart serait due à des pressions d'un actionnaire du journal afin de préserver des intérêts économiques.
Dans une tribune, le journal a tenu à réfuter toutes ces affirmations. Natalie Nougayrède, la directrice du journal, estime que , contrairement à ce qu'il prétend, Hervé Kempf n'aurait jamais fait l'objet "de la moindre censure". L'ancien supérieur hiérarchique de Hervé Kempf, Alain Frachon, mis en cause personnellement par Hervé Kempf, a pour sa part évoqué la "complotite" dont souffrirait l'ancien journaliste du Monde. Il a également rejeté fermement la thèse d'une pression de l'actionnariat qu'il a qualifiée d'"insinuation délirante et infamante".
Un ancien collègue du journaliste, Jean Günther, a, lui, dénoncé le "fanatisme idéologique" de Hervé Kempf et a fait peu de cas de son départ en s'exclamant "bon débarras !". La patronne du Monde a quant à elle conclu ce véritable réquisitoire : "Hervé Kempf a décidé de quitter Le Monde de sa propre initiative. Il sera prochainement remplacé dans nos pages en tant que chroniqueur sur les questions d'environnement – un thème que Le Monde entend continuer de traiter dans toute sa richesse" a affirmé Nathalie Nougayrède. A noter que dans un communiqué la Société des rédacteurs du Monde (SRM) s'est désolidarisée d'Hervé Kempf et a apporté son soutien à la direction du journal. "Le conseil de la SRM réfute ces propos d'Hervé Kempf, qui portent atteinte à la crédibilité de notre journal" a-t-elle notamment déclaré dans un communiqué.