Un soutien envers Anne-Sophie Lapix. Ce mercredi, dans un communiqué intitulé "La direction doit nous défendre", le Syndicat national des journalistes (SNJ) de France Télévisions fait part de son mécontentement d'apprendre que la présentatrice du "20 Heures" de la Deux a été écartée du débat d'entre-deux-tours. La raison serait liée au veto mis par les deux candidats à l'élection présidentielle Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Les deux arbitres du rendez-vous politique du 20 avril prochain devraient être Gilles Bouleau pour TF1 et Léa Salamé pour France 2.
"L'argument tombe comme un couperet : la journaliste serait trop 'hostile' à la candidate du Rassemblement national. Autrement dit, pas assez docile pour celles et ceux qui briguent la plus haute fonction de la Ve République ? C'est purement inadmissible", écrit le SNJ, qui condamne ces propos et "réaffirme que les journalistes de France Télévisions travaillent en toute indépendance". "Notre métier n'est pas de faire allégeance aux politiques, pour avoir le droit de les interviewer, et ceci est valable pour 'Elysée 2022', où des politiques mettent parfois des veto sur certains journalistes pressentis", souligne le syndicat, qui ne souhaite pas mettre sur le même plan Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
Le Syndicat national des journalistes tient à dénoncer "le mode de désignation des présentateurs du grand débat" et demande à TF1 et France 2 d'avoir "toute latitude pour choisir", "en respectant le critère de parité", "les noms des journalistes-arbitres de cet événement déterminant de l'entre-deux-tous". "Ce droit de veto ou de récusation d'un autre temps doit être aboli dans les plus brefs délais. Car il contribue à semer le doute sur d'éventuelles connivences entre les journalistes et le pouvoir politique !", poursuit-il.
"Le SNJ exprime tout son soutien envers la présentatrice du '20 Heures' de France 2, Anne-Sophie Lapix, et demande un rendez-vous au directeur de l'information du groupe France Télévisions. Laurent Guimier doit lui aussi, au nom de la liberté de la presse et du service public, oeuvrer dans le but d'établir une barrière étanche entre les politiques et les rédactions", réclame le syndicat de journalistes. Et de lancer en direction des deux candidats finalistes : "L'information de service public et les journalistes ne sont pas aux ordres, et il faut vite mettre un terme à ce système qui entretien la confusion et concourt à décrédibiliser notre profession".