Pari gagné. Près de quatre ans après sa création, le 10 janvier 2018, "Loopsider" "sera à l'équilibre" à la fin de l'année 2021, a assuré, ce matin sur Europe 1, le co-fondateur du média diffusé sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, TikTok et bientôt Youtube), Johan Hufnagel.
"On va doubler notre chiffre d'affaires par rapport à l'année 2020, on devrait dépasser les trois millions de chiffre d'affaires, ce qui en fait une entreprise de média rentable", a poursuivi l'ancien journaliste de "Libération" et co-fondateur de "Slate" au micro de Philippe Vandel.
Ces résultats économiques encourageants s'accompagnent d'une augmentation des effectifs. "Quand on s'est lancé, il y avait une petite poignée de journalistes, aujourd'hui on est une vingtaine dans le staff en CDI (contrat à durée indéterminée) qui sont essentiellement des gens qui font partie de la post production ou qui sont des data scientists", explique Johan Hufnagel. Ces derniers sont notamment chargés d'analyser les algorithmes et "de nous aider à trouver les outils qui vont analyser les performances de nos vidéos. C'est extrêmement important de comprendre l'univers dans lequel on est".
Les audiences de ce média, concurrent direct de "Brut" et "Konbini", sont au rendez-vous : "Entre 3 et 4 millions de Français voient un sujet "Loopsider" tous les jours", selon le co-fondateur, avec Arnaud Maillard et Giuseppe de Martino, du média social. Ce qui représente 1,5 à 2 milliards de vidéos vues chaque année. Parmi les plus grands faits d'armes du média, l'enquête de l'ex-journaliste de "Loopsider" aujourd'hui à "Médiapart", David Perrotin, montrant quatre policiers du XVIIe arrondissement de Paris en train de frapper le producteur noir Michel Zekler, a enregistré 15 millions de vues rien que sur Twitter.
D'autant plus important que le modèle économique de "Loopsider", média gratuit depuis l'origine, repose sur la publicité et le brand content, c'est-à-dire des "partenariats avec des entreprises" qui se concrétisent sous la forme de publi-reportages. Dans ces vidéos-là, il est donc fait mention du "contenu de marque". Mais Johan Hufnagel le garantit en fin d'interview : faire du "contenu de marque" avec McDonald's n'empêchera pas la rédaction d'enquêter sur la firme américaine.