Après Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan, Julien Odoul était, ce mercredi 19 juin 2024, l'invité en longueur de Cyril Hanouna dans "On marche sur la tête" sur Europe 1. Au cours de ses échanges avec le standard, le porte-parole du Rassemblement national a reçu le soutien d'un auditeur resté à l'antenne de longues minutes.
Après avoir fustigé les détracteurs du RN qui à ses yeux, devrait arrêter de "s'excuser", l'auditeur en question a poursuivi en évoquant le passé trouble de l'un de ses aïeux : "Moi mon grand-père était dans la Waffen-SS". "Il a été déporté", a-t-il ajouté. "Il a ensuite été naturalisé (et décoré parmi les) 'Justes' parce qu'il a sauvé énormément de personnes", a-t-il raconté sans que son propos puisse être vérifié.
"Il faut que la gauche arrête de se servir de ce prétexte de guerre contre le RN pour une personne", a-t-il estimé en référence à l'histoire du Rassemblement national, héritier du Front national. Jean-Marie Le Pen a créé le FN en 1972 notamment avec Pierre Bousquet, ancien Waffen-SS au sein de la Division Charlemagne.
"On avait mal compris, il a été déporté, d'accord", a cru percevoir Cyril Hanouna sans apporter de contexte historique ou expliquer à l'auditeur que ses propos pouvaient être perçus comme une minimisation des crimes commis par la Waffen-SS voire une réhabilitation. puremedias.com vous propose de visionner la séquence qu'Europe 1 a supprimé de ses réseaux mais pas du replay de son site.
Seulement deux jours après le lancement de l'émission "On marche sur la tête", l'Arcom a rappelé, hier, à la station ses obligations en matière d'"honnêteté" et de "pluralisme" vis-à-vis de "l'actualité électorale". La radio du groupe Lagardère, passée sous pavillon Bolloré fin 2023, a procédé au remplacement brutal de Sophie Davant par Cyril Hanouna dans la case du 16h-18h ce lundi 17 juin 2024. L'arrivée de l'animateur de C8 a débouché sur une multiplication des prises de parole à l'extrême droite.
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Dans sa lettre révélée par une journaliste du "Monde" et consultée par l'AFP, le régulateur de l'audiovisuel rappelle à la station son obligation de "traiter avec mesure et honnêteté l'actualité électorale", "au regard notamment des évolutions apportées récemment à" sa grille.
"Plus généralement", la radio doit se conformer "à l'exigence de pluralisme de l'information telle qu'elle découle" d'une décision du Conseil d'État de février, explique l'autorité, qui veut "connaître dans les plus brefs délais les mesures" qu'entend mettre en oeuvre Europe 1 pour respecter ses différentes obligations.