Éric Zemmour lundi, Nicolas Dupont-Aignan mardi, Julien Odoul mercredi. Depuis l'arrivée soudaine d'"On marche sur la tête", programme présenté depuis le lundi 17 juin 2024 par Cyril Hanouna, les hommes politiques classés à droite et à l'extrême droite ont micro ouvert sur Europe 1 aussi entre 16h et 18h. Un état de fait qui n'a pas échappé à l'Arcom.
À moins de dix jours du premier tour d'élections législatives anticipées historiques, le gendarme de l'audiovisuel a adressé un courrier à Europe 1, lui rappelant ses obligations en matière de "pluralisme" et d'"honnêteté" vis-à-vis de "l'actualité électorale".
Dans sa lettre révélée par une journaliste du "Monde" et consultée par l'AFP, le régulateur de l'audiovisuel rappelle à la station son obligation de "traiter avec mesure et honnêteté l'actualité électorale", "au regard notamment des évolutions apportées récemment à" sa grille. Lundi, en effet, Sophie Davant a été priée de céder sa place sans ménagement à Cyril Hanouna par la direction de la station "en raison de l'actualité politique".
Europe 1 doit aussi veiller "strictement" à "assurer une pluralité de points de vue dans les émissions de débats", écrit l'Arcom. "Plus généralement", la radio doit se conformer "à l'exigence de pluralisme de l'information telle qu'elle découle" d'une décision du Conseil d'État de février, explique l'autorité, qui veut "connaître dans les plus brefs délais les mesures" qu'entend mettre en oeuvre Europe 1 pour respecter ses différentes obligations.
Avec cet avertissement, l'Arcom donne en effet des gages au Conseil d'État qui a sommé le régulateur de l'audiovisuel de muscler son contrôle du pluralisme des chaînes. Le régulateur devrait dévoiler un dispositif renforcé avant la fin de l'été mais le principe de la décision s'applique déjà.
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L'Arcom a ainsi indiqué à l'AFP avoir été saisie pour le premier numéro de l'émission, où ont été invités le maire de Béziers et ex-proche de Marine Le Pen, Robert Ménard, l'ancien Premier ministre Manuel Valls, l'eurodéputé RN Matthieu Valet et le président de Reconquête! Éric Zemmour.
Le régulateur a également été saisi pour la dernière de "Touche pas à mon poste" du jeudi 13 juin 2024. Cyril Hanouna a orchestré, ce jour-là, le rapprochement entre Reconquête! d'Éric Zemmour et le RN de Jordan Bardella, qu'il a tenté de joindre en direct. Il a déclaré aussi qu'il quitterait la France en cas d'arrivée au pouvoir des Insoumis, composante du Nouveau Front populaire, après les élections législatives, plaidant par la suite une "boutade". L'animateur de 49 ans est un habitué des dérapages et ses émissions ont valu à C8 une pluie de sanctions de l'Arcom, pour un total de 7,5 millions d'euros.