Il est l'un des derniers à avoir côtoyé Thierry Roland dans une cabine de commentaires. Le champion du monde 1998 Frank Leboeuf ne sera à l'écouter sans doute pas aligné 90 minutes derrière un micro, lors de la prochaine Coupe du monde de football en 2022.
L'ancien footballeur aux 50 sélections en équipe de France n'est pas fan de l'exercice. "Non je ne commente pas moi, ça ne m'intéresse pas de commenter. Je laisse ça à des gens qui sont certainement meilleurs", a-t-il déclaré hier matin sur RTL dans "On refait la télé", présenté par Éric Dussart. "Je n'ai pas envie de faire ça, je préfère analyser, regarder le match tranquillement pour pouvoir en parler tranquillement. C'est ce que je fais avec ESPN depuis quinze ans. Mais sincèrement, ça m'ennuie un peu de commenter les matches en fait."
Et Frank Leboeuf de critiquer ses propres prestations à l'antenne : "Je trouve que les gens qui le font parlent trop, et moi je faisais la même chose. On veut commenter, on veut donner, en fait on bouffe l'ambiance, je sais qu'en Allemagne, il n'y a parfois qu'un seul présentateur, et que parfois on ne l'entend pas pendant trois minutes, alors on croit qu'il est parti aux toilettes, mais non il laisse l'ambiance. C'est important de se sentir comme au stade devant sa télévision", raconte celui qui s'est prêté à l'exercice du commentaire sportif sur M6 pour la Coupe du monde 2006 en Allemagne et l'Euro 2008 en Suisse et Autriche et sur TF1, aux côtés de Christophe Jammot, pour la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud.
Des destinations qui tranchent avec le pays hôte de la Coupe du monde 2022. Le Qatar est notamment critiqué pour ses politiques antiécologique et antisociale. "On sait qu'il y a l'argent qui parle, on a eu la Russie avant, maintenant on a le Qatar, et c'est ce que j'ai à déplorer. J'ai vu des choses qui ne me plaisent pas au niveau des droits humains. J'ai été dans les chantiers puisque le club pour lequel je jouais refaisait le stade et j'ai vu des gens qui passaient leurs journées, leurs nuits là-bas à travailler et à dormir sur place", raconte le libéro qui a évolué au sein de l'équipe d'Al Saad. Pour autant, boycotter la compétition, comme la Norvège l'a envisagé avant finalement d'y renoncer, n'est, selon Frank Leboeuf, pas ce qui fera changer les choses. "Le regard du monde va se poser sur ce pays donc il faut qu'il soit parfait sinon il va être critiqué".