C8 riposte aux attaques. Le témoignage de policiers présentés, vendredi 31 mars 2023 sur le plateau de "TPMP Week-end", comme étant "quatre membres de la BRAV-M", a été mis en doute par la préfecture de police de Paris. Les opérations de maintien de l'ordre de la Brigade de répression de l'action violente motorisée ont été, pour rappel, pointées du doigt lors des manifestations contre la réforme des retraites.
Face aux accusations, "Touche pas à mon poste !", par la voix de Lionel Stan, le directeur général de H2O Productions, qui produit l'émission, se défend dans "Le Parisien". "Il n'y avait aucun faux flic sur le plateau", a-t-il assuré samedi 1er avril, précisant qu'il avait lui-même procédé à la vérification des cartes de police des quatre individus. "On n'a pas de correctif à faire", affirme-t-il encore, omettant de signaler que Cyril Hanouna a présenté à plusieurs reprises les invités en question comme étant membres de la Brav-M et qu'un bandeau incrusté à l'écran pendant leur intervention ne disait pas autre chose. "Ce qui gêne, c'est que le policier a été révoqué. Mais il témoigne de son expérience, et a une parole apaisée, sans idéologie politique", ajoute-t-il.
Sans idéologie politique ? Pas si sûr. Cédric Vladimir, pseudo utilisé par l'un des quatre individus identifiés sur le plateau, a été syndiqué au FPIP (Fédération professionnelle indépendante de la Police Nationale), classée à l'extrême droite, précise "Le Parisien".
Il a par ailleurs effectivement été révoqué, comme il l'a confié samedi 1er avril au "Figaro". "Ma première phrase a été une mise au point pour préciser qu'on n'est pas tous des policiers de la Brav-M (également d'autres d'unités spécialisées chargées du maintien de l'ordre, ndlr)" mais tous très expérimentés", s'est justifié Cédric Vladimir, dont l'intention, garantit-il, n'était pas de tromper les téléspectateurs. La preuve ? 'TPMP' était au courant", jure-t-il encore. "Touche pas à mon poste !" reviendra donc ce lundi "sur l'épisode, pour réexpliquer la différence entre les unités et reparler du sujet", promet Lionel Stan.
L'autre volet de cette affaire est désormais judiciaire. Dans les heures qui ont suivi la séquence, une enquête administrative a été ouverte à la demande de Laurent Nuñez. L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) et le parquet de Paris ont été saisis.
Selon le préfet de police de Paris, la "quasi-totalité" des policiers présents en plateau ne feraient pas partie de la Brav-M. "On me dit que ce sont peut-être des policiers", a-t-il répété, ce dimanche 2 avril dans "BFMTVSD" sur BFMTV. Il est certain, en revanche, qu''aucune autorisation" n'a été demandée pour que ces hommes et cette femme puissent se rendre sur le plateau de "Touche pas à mon poste !" et "se fassent les porte-paroles de la Brav-M". Comme l'avait suggéré Gérald Darmanin, ce dimanche 2 avril, sur CNews et Europe 1, le préfet de police de Paris est bel et bien attendu dans l'émission de C8 ce lundi 3 avril, a confirmé Lionel Stan sur CNews ce matin.
Les témoignages de ces trois hommes et de cette femme, encagoulés, une capuche noire sur la tête, la voix modifiée et un brassard orange marqué police au bras, a fait hurler dans les couloirs de la préfecture de police vendredi soir. "Les premiers éléments en notre possession laissent à penser que ces personnes n'appartiennent pas à la BRAV-M", a-t-elle tweeté à la suite de l'émission. "Monsieur Hanouna, d'après nos informations, ce ne sont pas/plus des policiers, et vous n'avez pas procédé aux vérifications nécessaires pour éviter de faire parler ces guignols usurpateurs", s'était insurgé, pour sa part, le Syndicat des commissaires de la police nationale.