"Retraites, la tempête". BFMTV casse son antenne ce lundi 20 mars 2023 pour suivre les actions coup de poing menées dans plusieurs villes de France contre la réforme des retraites et le vote des deux motions de censure attendu à partir de 16h à l'Assemblée nationale. Le canal 15 proposera par ailleurs une émission spéciale à partir de 20h30 avec Aurélie Casse et Maxime Switek. Mais le ton est monté dès ce matin en plateau entre David Guiraud, député La France insoumise du Nord, Agnès Evren, eurodéputée Les Républicains, et Nadia Hai, députée Renaissance des Yvelines, rendant toute intervention inaudible. Au grand dam de l'arbitre de ce débat, le journaliste Bruce Toussaint.
A l'origine de ce brouhaha incessant, une question : les élus sont-ils en danger à l'heure où la colère sociale semble se propager avec l'activation, jeudi 16 mars, de l'article 49.3 de la Constitution par la Première ministre, Elisabeth Borne. A titre d'exemples, la permanence du président des Républicains, Eric Ciotti, qui a passé comme consigne aux députés de son parti ou apparentés de ne pas voter la motion de censure du groupe indépendant Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires), a été caillassée dans la nuit du 18 au 19 mars et Agnès Evren a déposé plainte après avoir reçu "des menaces de mort". "Mon tort est tout simplement d'avoir dit que la motion de censure de Liot était vouée à l'échec", a-t-elle recontextualisé en plateau, avant de charger la "rhétorique insurrectionnelle de La France insoumise", qui "encourage(rait) ce genre de comportements et de violences sur les réseaux sociaux".
"Vous vous prenez pour qui de dire que c'est La France insoumise qui fait des menaces de mort (...) Le chantage, ça ne marche pas avec moi", s'est insurgé David Guiraud un peu avant 10h15. "Vous êtes en train de justifier un appel au meurtre", a surenchéri Agnès Evren, rejointe sur ce terrain par Nadia Hai. "C'est quand même dingue de ne pas condamner", a lancé l'ancienne ministre déléguée chargée de la Ville. "Ne banalisez pas la violence, vous avez pris l'habitude, monsieur Guiraud, de banaliser la violence", a-t-elle déploré.
Une interminable séquence inaudible s'en est suivie... "S'il vous plaît", a répété à plusieurs reprises Bruce Toussaint afin de reprendre le contrôle de son plateau. "Malheureusement, on ne peut pas parler", a constaté le journaliste. "Ca va s'arrêter dans un instant... Bon, on va rendre l'antenne... Je suis assez sérieux en fait", a tenté de se faire entendre Bruce Toussaint, désemparé.
"Non, non, on rend l'antenne. Quand vous aurez fini de parler les uns sur les autres en hurlant sans que personne ne comprenne rien à ce qui se passe, donc sans respecter qui que ce soit... Je dis ça pour vous deux", a précisé le journaliste, désignant Nadia Hai et David Guiraud.
"Je vous renvoie dos à dos tous les deux", a martelé Bruce Toussaint, interrompu par David Guiraud. "Ce n'est pas honnête ce que vous faites", a estimé le député insoumis. "S'il vous plaît monsieur Guiraud, sérieusement ! J'essaie de rétablir le calme sur ce plateau", a terminé Bruce Toussaint. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Les protagonistes n'ont retenu la leçon de Bruce Toussaint, le maître d'école, que quelques minutes. Trois quarts d'heure après cette mise au point du journaliste, un peu avant 11h, Nadia Hai et David Guiraud sont repartis de plus belle. Cette fois, le lancement de la publicité a fini par couvrir leurs voix.