Cachez cette Une que je ne saurais voir. La semaine dernière, la Une de "Charlie Hebdo" consacrée au coup d'envoi de la Coupe du monde féminine de football, symbolisé par un sexe de femme en gros plan au centre duquel se trouvait un ballon rond, a fait beaucoup parler. Y compris sur les plateaux télé. Sur CNews, Pascal Praud en a débattu dans "L'Heure des Pros" en refusant de montrer la Une complète. "Elle est censurée sur notre antenne", a affirmé le journaliste sans ciller.
Une attitude sur laquelle le journal satirique a choisi d'ironiser dans son numéro paru cette semaine, à travers un billet intitulé "Pascal Praud n'aime pas le clito". "L'analyse d'un dessin est un exercice périlleux, mais décrypté par quelqu'un qui ne le comprend pas, cela devient presque de l'art", note la rédaction, qui s'interroge quelques lignes plus tard : "Pascal Praud connaît-il l'emplacement du clitoris ?".
Et "Charlie Hebdo" de poursuivre : "On peut en douter, lui qui explique aux auditeurs de RTL (station sur laquelle il présente "Les auditeurs ont la parole"), privés de visuel, qu'un ballon est 'quasiment en train de rentrer dans le se-xe de la femme'. Alors, Pascal, pour ta gouverne, rien ne rentre dans un clito. Par ailleurs, ce que tu vois sur ce dessin, là, tout en haut du se-xe, n'est autre qu'un clitoris, justement, caricaturé en ballon de foot. Grossi exagérément, on te l'accorde, mais c'est une ca-ri-ca-tu-re", insiste l'hebdomadaire, qui moque au passage la façon qu'a le journaliste de CNews de prononcer le mot "sexe".
Pour démonter les accusations de sexisme, le journal satirique a choisi de publier en complément des Unes passées, cette fois sur le thème du football masculin avec par exemple une couverture du 13 juillet 2016 représentant Antoine Griezmann en vibromasseur. Enfin, une sélection de réactions des lecteurs de "Charlie Hebdo", toutes négatives, est également proposée, fautes d'orthographe à l'appui, comme celle d'un chef d'entreprise nommé Alain : "J'espère que pendant ce mois où vous boufferez du foot féminin, vos épouses auront le temps de vous cocufier pour oublier d'avoir des maris aussi cons".