Derrière le sourire de façade, l'amertume. Alors que "Télématin" connaît depuis plusieurs semaines une série de départs parmi ses chroniqueurs, l'une d'elles, Isabelle Chalençon, a témoigné ce matin dans l'émission "Morandini Live" sur CNews. Celle qui affirme toujours être journaliste de la matinale de France 2 malgré son absence à l'antenne a témoigné de conditions de travail difficiles, qui l'ont amenées, selon elle, jusqu'au burn out.
"J'ai eu vingt ans de précarité car j'ai signé des CDD au quotidien. Jusqu'à deux ans encore, j'avais 330 jours de CDD par an. Certes, je ne travaillais pas 330 jours sur l'année, mais on avait une multiplicité de contrats", a expliqué celle qui a intégré l'émission en 1997. Une situation qui l'a poussée à attaquer France Télévisions aux prud'hommes en 2015, ce qui lui a permis d'obtenir un contrat à durée indéterminée, mais avec un salaire amputé de 40%. "J'ai été obligée d'accepter ce CDI, sinon c'était abandon de poste", a justifié la chroniqueuse mode et beauté.
Elle assure avoir fait appel du jugement en juillet 2017 et mis une deuxième fois France Télévisions aux prud'hommes, faute d'avoir pu signer un contrat en bonne et due forme. Une nouvelle étape a été franchie au mois de septembre de l'année suivante selon la journaliste, lorsque "Télématin" lui a demandé de travailler seule et non plus en binôme avec un réalisateur. Estimant que cette charge de travail supplémentaire exigeait une rémunération en conséquence, elle n'a pas obtenu gain de cause. "Du fait que j'étais aux prud'hommes depuis trois ans, je n'ai pas été reçue par la RH. On m'a fait comprendre qu'on ne m'écouterait pas", a-t-elle assuré dans "Morandini Live".
Isabelle Chalençon a expliqué avoir craqué en début d'année. "Au mois de février, j'ai fait une dépression, un burn out. (...) Vous vous mettez à pleurer, vous avez des crises d'angoisses, vous ne dormez plus", a-t-elle témoigné, expliquant vouloir désormais tourner la page France Télévisions et parlant de "harcèlement moral" pour qualifier son cas. Et de citer quelques exemples pour appuyer son propos : "Quand vous avez deux chroniques et que, du jour au lendemain, on vous dit 'C'est pas intéressant, ton reportage'... Vous ne passez plus qu'une seule fois, on vous change de jour, on vous enlève au dernier moment".
Parmi les autres chroniqueurs à avoir été mis en retrait de "Télématin", Jean-Philippe Viaud a annoncé le mois dernier sa volonté d'attaquer France Télévisions aux prud'hommes "après avoir signé plus de 630 contrats précaires". "Après m'être battu sans cesse, caméra au poing, pour défendre les spectacles vivants et leurs créateurs, connus ou inconnus, il est temps pour moi de ne plus subir les anxiétés, pressions, intimidations, agressions verbales ou physiques, discriminations, chantages, incompétences, abus de pouvoir et indifférences", poursuivait le journaliste.