Une grève pourrait-elle retarder la diffusion de certains programmes ? Alors que la grève des scénaristes a pris fin le 9 novembre 2023 aux États-Unis, les techniciens français débrayent à leur tour.
Au total, entre 10.000 et 15.000 techniciens ont pris part à cette action collective. Selon le SPIAC-CGT (syndicat des professionnels des industries de l'audiovisuel et du cinéma), 56 productions sont concernées par des annulations de tournage en raison de la grève.
La série "HPI", la série aux millions de téléspectateurs diffusée sur TF1 avec Audrey Fleurot, est concernée tout comme les tournages du "Remplaçant" avec Joey Starr ou de "Léo Mattéï" avec Jean-Luc Reichmann. L'enregistrement nouveaux épisodes d'"Astrid et Raphaëlle" et "Déter", le feuilleton quotidien de France Télévisions, tourné près de Rennes et diffusé sur la plateforme france.tv sont aussi suspendus. La série "Marie-Antoinette", estampillée Canal+, est également concernée, tout comme "Trash", la fiction inspirée de la création de "Loft Story", pour Amazon Prime Video.
"La colère qui s'exprime parmi les professionnels de la production audiovisuelle traduit des formes de désarroi" identiques à celles exprimées outre-Atlantique, exprime le SPIAC-CGT dans un communiqué. Avec le SNTPCT et la CFTC Media+, le syndicat estime que, "depuis 2007, du fait de la non-revalorisation des salaires minima, les salariés ont perdu 20% de pouvoir d'achat dans ce secteur". Il ont aussi "vu leurs conditions de travail se dégrader", estime le syndicat, pointant la précarité de l'emploi dans le secteur et des amplitudes de travail toujours plus larges en raison de l'essor des plateformes numériques.
Le 9 novembre 2023, une première journée de grève avait déjà été organisée. Mais cela n'a visiblement pas permis aux techniciens de se faire entendre puisqu'ils ont décidé de rempiler pour deux journées consécutives. Ce mouvement ce poursuit en parallèle de celui initié par les cinq organisations syndicales de France Télévisions, qui ont lancé une "grève illimitée", perturbant les journaux d'information de France 3. La fin de l'année risque donc d'être chahutée pour l'audiovisuel français.