Prise par l'émotion. Au micro de France Inter ce lundi 1er juillet, Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Écologistes, a eu du mal à retenir ses larmes au moment d'évoquer les propos du ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, quant aux consignes de vote pour le second tour des élections législatives.
Un peu plus tôt dans le même studio, le locataire de Bercy avait appelé les électeurs, dans les circonscriptions où il n'y a pas de candidat Renaissance au deuxième tour, à "voter pour un candidat du camp social-démocrate". "C'est-à-dire représentant du Parti socialiste, du Parti communiste ou des Verts", avait-il précisé, ajoutant : "Je ne vote pas pour La France insoumise". S'il avait assuré qu'il ne "met jamais de signe égal entre la France insoumise et le Rassemblement national", Bruno Le Maire avait déclaré que pour lui, "la France insoumise est un danger pour la nation, comme le Rassemblement national est un danger pour la République". "On ne choisit pas un danger au profit d'un autre", avait-il conclu.
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Des propos qui ont heurté Marine Tondelier, dont le parti est membre du Nouveau Front populaire. "Je suis vraiment atterrée et extrêmement en colère", a-t-elle commencé, la voix tremblante. "Je suis très émue parce que ça fait 10 ans que je vis dans une ville tenue par le Rassemblement national (Hénin-Beaumont, ndlr), et ce que vient de faire Bruno Le Maire est un comportement de lâche et de privilégié. C'est hors sol, c'est lunaire et ce n'est pas à la hauteur de l'Histoire", a-t-elle fustigé au micro de Nicolas Demorand. Une séquence que puremedias.com vous proposer de visionner.
"Est-ce que le RN a la possibilité d'avoir la majorité absolue à l'Assemblée ? La réponse est oui. Est-ce que LFI a la capacité d'avoir la majorité absolue à l'Assemblée nationale ? La réponse est non. Est-ce que LFI a la capacité d'avoir un Premier ministre ? La réponse est non. Il se trompe de problème et je vais vous dire, heureusement que les électeurs écologistes et de gauche sont moins sectaires et moins lâches que ça, parce que c'est grâce à ça qu'ils (la majorité actuelle, ndlr) ont gagné en 2017 et en 2022", a poursuivi l'élue des Hauts-de-France.
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"Et vous pensez que les 9 millions de pauvres dans ce pays, que les gens qui ont vécu et pris de plein fouet leur politique, ça ne leur a pas demandé du courage d'aller revoter pour eux en 2022 ? Mais ils savent pourquoi ils l'ont fait", a rappelé l'écologiste, évoquant le barrage à Marine Le Pen et au Rassemblement national aux précédentes élections. Pour elle, Bruno Le Maire et les membres de la majorité qui tiennent cette même position "ont choisi le déshonneur, et ils auront le déshonneur et la défaite". "Le danger principal qui nous menace aujourd'hui est d'avoir un Premier ministre d'extrême droite à Matignon dans 8 jours", a-t-elle martelé.
Elle a en revanche salué la déclaration de Gabriel Attal dimanche 30 juin au soir, "qui a été plus clair que la moyenne de son camp. Et je pense que c'est une forme de courage, quoi que je pense de sa politique, et j'aimerais que dans son camp tout le monde soit capable de faire ça" a conclu Marine Tondelier. puremedias.com vous propose de visionner la séquence. La veille, le Premier ministre avait eu un seul mot d'ordre : "Pas une voix ne doit aller au Rassemblement national". Il avait également appelé au désistement des candidats de la majorité qui sont arrivés en 3e position.