La colère des médias. Hier soir, dans un mail envoyé à l'Elysée et que "Libération" s'est procuré, l'Association de la presse présidentielle (APP) a fait part de son mécontentement après le récent déplacement officiel d'Emmanuel Macron en Algérie. "Le samedi 28 août, la quasi-totalité des journalistes accrédités a été empêchée de suivre jusqu'à son terme le voyage officiel du président de la République en Algérie", raconte-t-elle dans son texte d'entrée.
"L'avion de la délégation officielle qui les transportait a en effet décollé de l'aéroport d'Oran alors que le président s'apprêtait à signer à Alger une 'déclaration commune' avec son homologue Abdelmadjid Tebboune, puis à s'adresser à la presse (chacun des deux chefs d'Etat a répondu à une question). Seul un pool restreint a pu suivre cette séquence qui n'était initialement pas au programme", poursuit l'APP. Et d'indiquer : "Les autres journalistes non seulement n'étaient pas sur place, mais étaient en vol pendant la conclusion de ce voyage". L'Association de la presse présidentielle juge "inacceptable cet incident" et rappelle "ce principe simple" : "Les journalistes accrédités ne doivent en aucun cas être contraints de quitter le lieu d'un déplacement avant le départ du président de la République".
Par ailleurs, les journalistes dénoncent des "conditions de travail très difficiles tout au long du voyage" et rappellent une "règle édictée dans leur charte des déplacements présidentiels" : "Un temps de travail minimum doit avoir été prévu à l'issue du discours ou de la déambulation du chef de l'Etat afin de permettre aux journalistes d'envoyer leur papier dans les meilleurs délais". "L'APP demande au service de presse de l'Elysée de veiller à ce que cela ne se reproduise pas à l'avenir et, d'une manière générale, de garantir les bonnes conditions de travail des journalistes qui suivent le président de la République", souligne la presse présidentielle.
Si l'Elysée n'a pas encore formulé de réponse, une source de "Libération", présente au Château, explique que leurs équipes font "au mieux pour essayer de prendre en compte toutes les contraintes", dans le cadre d'un "déplacement qui, comme tout déplacement, connaît des imprévus" : "Nous avons tout fait pour que les journalistes puissent travailler correctement. Nous ne pouvons juste pas anticiper les dérapages de temps qui impactent l'ensemble du programme".