C'est une fake news qui a fait grand bruit. Ce mardi 14 mai, Raphaël Quenard était sur le plateau de Mouloud Achour. L'occasion pour l'animateur de l'interroger sur une rumeur qui circulait depuis la semaine dernière sur les réseaux sociaux, et relayée par certaines médias : ce mardi, jour de l'ouverture du Festival de Cannes 2024, "Mediapart" devait prétendument publier une "liste noire du cinéma français", comprenant les noms d'une dizaine de personnalités qui seraient également des agresseurs sexuels. Une information démentie par le site d'investigation, alors même que la fausse liste a été diffusée en ligne par un compte X (Twitter) complotiste.
"Au début, ça provoque un sentiment d'injustice et d'impuissance, comme moi, et là, je précise bien, en préambule, je parle en mon nom propre", a d'abord répondu à l'acteur, à l'affiche de à l'affiche de "Le Deuxième Acte" de Quentin Dupieux, qui a ouvert les festivités sur la Croisette. "Je veux pas avoir vocation à être porte-parole de quoi que ce soit, si ce n'est de moi-même. Mais il y a un sentiment d'impuissance et de colère qui est généré par le fait d'être associé à quelque chose dont on sait pas de quoi il retourne, qui n'est étayé par aucun fait, aucune accusation de quelque valeur que ce soit, et d'ailleurs, j'ai entendu une phrase que je me permets de te répéter, 'la rumeur meurt lorsqu'elle finit dans les oreilles de quelqu'un d'intelligent'" a-t-il poursuivi, dans sa gouaille caractéristique.
"Parce que le fait même de la rumeur, c'est que je trouve qu'elle est initiée par des personnes qui sont habitées par une énergie noire, des personnes maléfiques, des personnes malveillantes" dénonce-t-il encore, avant de poursuivre : "Le constat qu'on est obligé de faire, c'est qu'elle prolifère du fait d'un conscient qui répète des 'il paraît que'. l'étape d'après, ça devient une affirmation, et l'étape d'après, une accusation. C'est une mécanique infernale qui vient tout troubler, causer du remous, alors que tout ça n'est que du vent. Et que comme toute aléa météorologique, on en parle quand on n'a rien d'intéressant à dire. Et tout ça est le fruit d'un certain goût du sang qui anime les gens".
Le comédien, César du meilleur espoir en février, déplore encore "l'impunité" autour de ces cas. "La diffamation, elle peut se faire, et la calomnie, sans cueillir de répercussions et de condamnations qui soient dignes de ce nom, parce que ce que ça coûte aux gens dans leur quotidien et dans leur vie, c'est infiniment de fois supérieur à la condamnation dérisoire sur laquelle ça débouche", analyse-t-il, avant d'évoquer les véritables affaires qui secouent le monde du cinéma. puremedias.com vous propose de visionner la séquence dans la vidéo ci-dessus.
"Cette rumeur, Elle provient d'une préoccupation, qui est celle du combat contre toute forme de violence, mais majoritairement faite aux femmes, dans le milieu. Et donc, en ça, il faut relativiser aussi, il y a des gens qui vivent des situations infiniment de fois plus tragiques que nous", précise-t-il. "En ça, il y a quand même un effet positif, qui est de rappeler qu'on doit tous être intransigeants vis-à-vis de ces sujets-là, qu'on doit tous s'en emparer, qu'ils sont le fait de tout le monde, et qu'on est tous là à s'évertuer, à devoir créer un cadre qui sécurise l'industrie et qui permette de pratiquer cet art qui est merveilleux et qui est porteur de joie dans les conditions les plus confortables et les plus assainies", conclut-il.