L'actualité traverse la frontière entre la France et la Belgique. Après l'adoption d'un décret à la quasi-unanimité par le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le 7 septembre 2023, des cours d'Evras (Éducation d'animation à la vie relationnelle affective et sexuelle) seront obligatoires dans les classes de sixième et de seconde (dans le modèle français).
Depuis ce jour, manifestations, tags, et incivilités se succèdent dans le pays frontalier de la France, jusqu'à des tentatives d'incendies aux abords de quatre écoles de maternelle et primaire de Charleroi dans la nuit de mardi à mercredi. Si le décret ne concerne que la Belgique, l'embrasement du débat outre-Quiévrain suscite l'intérêt des médias français tant les thématiques liées à l'éducation sexuelle à l'école font aussi débat en France.
Pour être au plus proche de l'événement, CNews a également décidé d'envoyer une équipe sur place, pour constater et commenter les faits. Dépêchés lors d'une conférence du bourgmestre - équivalent du maire en France - de Charleroi, Paul Magnette, les journalistes de la chaîne d'information en continu a essuyé un vigoureux refus de réponse de l'élu socialiste. Diffusée dans "L'heure des pros 2", la séquence, que puremedias.com vous propose de visionner, a été assortie des commentaires de Pascal Praud et ses chroniqueurs.
"Le bourgmestre de Charleroi s'appelle Paul Magnette, c'est l'équivalent du maire de la ville et les caméras de CNews sont allées l'interroger ce brave homme. Et écoutez sa réponse. Parce que vous savez qui est responsable de ce qu'il se passe à Charleroi ?", a demandé le journaliste. "Moi ?", a demandé, surpris, l'avocat et chroniqueur Gilles-William Goldnadel. "Oui, vous. Vous personnellement. Ce que vous dites bien sûr. Écoutez le bourgmestre", a lancé Pascal Praud.
L'élu belge est alors apparu, déclarant : "Non mais vous je ne vous répond pas". "Ah bon ?", s'est étonné le journaliste de l'autre côté de la caméra. "Non, vous êtes une chaîne d'extrême droite. Et je pense que vous êtes en partie responsable de ce qu'il se passe", a renchéri Paul Magnette. "C'est-à-dire ?", a ensuite demandé le reporter de CNews dépêché en Belgique. Le socialiste belge a repris : "Votre chaîne, elle a été condamnée pour incitation à la haine, elle a été condamnée pour incitation à la violence", a déroulé le bourgmestre. La chaîne d'info du groupe Bolloré a en effet été condamnée à 200.000 euros d'amende le 18 mars 2021 pour "incitation à la haine" et "à la violence" après des propos d'Eric Zemmour sur les mineurs isolés.
"Et nous ce qu'on vit ici, c'est exactement ça. C'est-à-dire, c'est des médias comme les vôtres et des réseaux instrumentalisés sur les réseaux sociaux qui diffusent des fake news, qui diffusent des choses totalement fausses et qui font qu'après on a des gens qui pensent qu'on a que la violence comme solution. Donc non, je ne vous répond pas", s'est emporté Paul Magnette.
Tentant de se défendre, le journaliste de la chaîne d'information a demandé : "Vous avez écouté mes duplex ce matin ?". Sans vraiment lui répondre, son interlocuteur a repris : "Non je ne répond pas, point. C'est une position de principe". Il a ensuite expliqué qu'on l'avait bien informé de la présence de Canal+ mais pas de celle de CNews. "C'est Canal+", a lancé le reporter. La chaîne d'information en continu appartient au groupe Canal+, qui appartient lui-même au groupe Vivendi, détenue par le groupe Bolloré. "Non mais ça c'est CNews", a répondu Paul Magnette, désignant la bonnette sur le micro du journaliste. "Donc ça pour moi c'est un média d'extrême droite et donc je ne réponds pas à un média d'extrême droite", a-t-il conclu.
De retour sur le plateau de "L'heure des pros 2", Pascal Praud a commenté les images et la réaction du bourgmestre de Charleroi : "Manifestement ce monsieur est plein d'intelligence, plein d'un nuance, plein de qualités intellectuelles, plein de tolérance également. C'est un homme remarquable". Gilles-William Goldnadel lui a demandé l'étiquette politique du Belge. "Je ne sais pas", a reconnu le présentateur de la tranche.
Le chroniqueur a laissé entendre qu'il le verrait bien dans un parti équivalent aux Insoumis. Une supposition mise à mal par une rapide recherche de Pascal Praud sur son téléphone portable. "Il est membre du parti socialiste. C'est belge francophone, membre du parti socialiste. Il est né en 1971 à Louvain. Il apparaît sur la scène politique après les élections législatives de 2007 où il résout par sa médiation au sein du PS de Charleroi. Voilà. Et il déclare que c'est la faute de CNews sur ce qu'il se passe à Charleroi", a-t-il conclu.