Elle veut défendre sa légitimité... sans écouter le journaliste. Hier soir, dans le "19/20 info" de Sonia Chironi sur franceinfo:, la présentatrice et Gilles Bornstein ont reçu en plateau Malika Sorel, numéro deux sur la liste du Rassemblement national menée par Jordan Bardella pour les élections européennes de juin prochain. La femme politique s'est accaparée le début de l'entretien pour répondre aux accusations d'opportunisme sorties dans la presse. Avant de rejoindre le parti de Marine Le Pen, elle aurait tenté d'entrer dans le gouvernement d'Emmanuel Macron au début de l'année.
"Je veux qu'on débatte sur le fond des sujets", a commencé Malika Sorel. "On en parlera", a assuré Gilles Bornstein. Et d'être immédiatement coupé : "Je veux dire quelque chose parce que c'est important ! Je constate depuis (les révélations) du 'Canard enchaîné' mercredi, c'est que ce procès en opportunisme totalement déplacé fait que ça fait monter la haine sur internet à mon égard. Je ne serais pas légitime. Je m'aperçois que les médias traditionnels qui accusent tout le temps les réseaux sociaux sont en réalité les fers de lance qui enclenchent la haine !".
L'intervieweur a tenté à plusieurs reprises de reprendre en main l'entretien : "Non ! Non madame ! Pardon ! Vous ne pouvez pas... Pardon ! Vous ne pouvez pas dire ça ! Vous dites les médias traditionnels... Je dois comprendre que ce sont nous... Nous aurions une action qui aurait pour but de faire monter la haine contre vous ?". "Oui ! C'est le résultat de votre action ! Tous les journalistes m'attaquent depuis mercredi", a stoppé Malika Sorel, parlant par dessus Gilles Bornstein.
"Je veux dire quelque chose aux téléspectateurs ! C'est important qu'ils me connaissent !", a-t-elle poursuivi, après avoir eu l'accord du journaliste pour parler. Elle a expliqué avoir été contactée, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, pour devenir sous-préfète et qu'elle a refusé ce poste. De plus, elle a confié que le groupe Dassault l'a approchée pour qu'elle conseille l'ancien président de droite. Une proposition qu'elle aurait également déclinée. "Donc, ce procès en opportunisme, il y en a assez !", a relancé la numéro 2 de la liste de Jordan Bardella.
Ainsi, elle a demandé qu'on "arrête" sur ces questions. "Non, on n'arrête pas. Je vais vous poser...", a glissé Gilles Bornstein. Et d'être à nouveau interrompu : "Non, je vais vous dire ! Moi, j'ai un parcours ! J'ai fait une école d'ingénieur. Je suis sortie major de Sciences Po Paris. Le diplôme a été remis par Richard Descoings en main propre. L'un de mes livres... Je veux casser ce procès en opportunisme". "Madame, je vous félicite mais le mieux est de répondre à nos questions...", a ajouté le journaliste, dépité. Et de lâcher : "Vous ne nous autorisez aucune question !".
"Si je vais vous autoriser des questions, mais après je ne parlerai plus !", a-t-elle répliqué. "Ah si, j'espère que vous répondrez", s'est emporté Gilles Bornstein. "La haine qui est en train de monter contre moi est inacceptable ! J'ai eu le prix honneur et patrie des mains de Jean-Louis Gorgelin, le grand chancelier de la légion d'honneur. Aucun Français de souche n'aurait eu à essuyer le procès en opportunisme que je subis ! Maintenant, il y en a assez de déconsidérer les gens de mon origine ! Je suis légitime !", a crié en plateau Malika Sorel. Epuisé, l'intervieweur a lancé : "Ce sont aux téléspectateurs et aux électeurs d'en juger. Le procès d'intention que vous faites parce que vous n'êtes pas française de souche est un procès d'intention". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.