La direction n'a pas répondu à leurs attentes. La rédaction de franceinfo.fr, rédaction numérique de la chaîne d'information en continu franceinfo:, a confirmé, hier lors d'une assemblée générale, le préavis de grève signé et déposé le 24 novembre par le SNJ et le SNJ-CGT de France Télévisions. "La rédaction a décidé le maintien de la grève à 96%", précisait hier soir une source à puremedias.com. Résultat : 38 journalistes sur 41 inscrits au planning aujourd'hui à franceinfo.fr sont en grève (93%), tout comme 83% des journalistes de franceinfo Afrique et 100% des journalistes de franceinfo Culture.
Le site tourne en effet en sous-régime aujourd'hui. "En raison d'un appel à la grève de l'intersyndicale SNJ et SNJ-CGT, à France Télévisions, le fonctionnement du site franceinfo.fr est perturbé mardi 30 novembre. Nous vous prions de nous en excuser", annonce depuis ce matin un bandeau sur la page d'accueil du site d'informations. "Aucun journaliste rédacteur à franceinfo.fr ne travaillait ce matin", nous assure une source en interne. Conséquence : la couverture par franceinfo.fr. de la candidature, annoncée aujourd'hui, d'Eric Zemmour à l'élection présidentielle, ainsi que celle du dernier débat entre les candidats à l'investiture des Républicains, retransmis ce soir en direct sur France 2 et France Inter, en sera donc indéniablement affectée.
"La direction a bien proposé vendredi un protocole d'accord pour lever la grève" mais aucun accord n'a été trouvé à l'issue de cet ultime rendez-vous. La semaine dernière, un membre de la rédaction nous expliquait que deux postes sont actuellement menacés au sein de la rédaction numérique. Parmi eux, un poste de journaliste vidéo, "le seul au sein de la rédaction". "Le doute" planerait aussi "sur le remplacement d'une journaliste du pôle économie-société partant à la retraite".
Alors que la rédaction réclame le maintien de ces deux postes et la titularisation du journaliste vidéo, la direction a promis, selon un membre de la rédaction, "un CDD de six mois pour combler la disparition prévue en 2022 du poste de journaliste vidéo" et "le remplacement à partir d'avril de la rédactrice partant en janvier dans le cadre d'un plan de départ". La rédaction demandait que le remplacement de cette journaliste soit effectif début janvier "car elle pose tout son compte épargne-temps avant de partir officiellement".
"Concernant nos autres revendications", affirme un membre de la rédaction, "c'est non". La rédaction enjoignait, pour rappel, la direction à créer quatre postes supplémentaires (deux rédacteurs-journalistes spécialisés aux pôles international et police-justice, un secrétaire de rédaction et un rédacteur en chef adjoint). Elle demandait également "l'intégration des activités de community management et de motion design au sein de la rédaction de franceinfo.fr", celles-ci étant pour l'heure externalisées, et "le maintien des ETP (équivalent temps plein, ndlr) à franceinfo Afrique et franceinfo Culture".
La rédaction en conclut que "ce protocole aboutirait donc à une dégradation de nos conditions actuelles puisqu'un poste pérenne aujourd'hui, celui de journaliste vidéo, ne deviendrait plus qu'un CDD de six mois, et que la rédaction n'aurait pendant trois mois pas de remplaçant pour la journaliste quittant l'entreprise". Le SNJ et le SNJ-CGT de France Télévisions, qui s'inquiètent par ailleurs d'un "manque de vision ambitieuse pour franceinfo.fr", ne l'ont donc pas signé.
Une assemblée générale en visio-conférence est prévue dans l'après-midi pour faire le bilan de ce mouvement de 24 heures. L'enjeu pour les membres de la rédaction est à présent de "renouer un dialogue avec la direction" afin d'avoir "une vision claire début janvier au plus tard". Si le protocole proposé par la direction en restait là, un nouveau mouvement de grève n'est pas à exclure, prévient un membre de la rédaction. Contactée par puremedias.com, la direction nous indique qu'elle ne fera "pas de commentaires aujourd'hui".