La rédaction de TF1 a trouvé l'article de Médiapart "insultant". Nicolas Charbonneau, directeur adjoint de l'information de la Une, a vivement dénoncé l'enquête publiée hier par Médiapart, qui accusait Alain Cherqui, le chef de la police municipale du Cannet, la ville dirigée par la numéro 2 de l'UMP, Michèle Tabarot, d'avoir délibérément organisé de faux témoignages pour les caméras de télévision, dont celles de TF1. Le site racontait comment des agents de la police municipale se déguisaient pour se faire passer pour des témoins chargés de défendre leur propre bilan sécuritaire.
Dans une interview à TVMag, il dément tout bidonnage quant à un sujet diffusé le 20 février dernier dans le journal de 13 heures. "Il n'y a pas de piège, pas de caméra cachée, pas d'interview qui ait été briefée, pas de texte qui ait été dicté. L'interview dure 5 minutes, on en a passé quelques secondes à l'antenne. (...) Pour avoir discuté avec Vincent Capus (le journaliste auteur du sujet, ndlr) qui a re-regardé tous les rushes et a vérifié la spontanéité des témoins, il n'y a aucun problème. Je les ai moi-même visualisés, je peux vous assurer qu'il n'y a pas de bidonnage", explique-t-il en rappelant que la Une n'a pas de correspondant sur la Coté d'Azur, et que les reportages de TF1 qui se déroulent dans la région sont réalisés par des journalistes de "Nice Matin".
Nicolas Charbonneau explique seulement que le journaliste, tout comme Alain Cherqui, a dû expliquer le fonctionnement d'un "police drive", un service inédit fraîchement installé et pas encore en service, aux passants avant de recueillir leurs réactions. "On le voit bien dans le reportage, il y a des agents de police municipale qui expliquent qu'ici, on va pouvoir s'adresser à des policiers municipaux. Ce n'est pas ce que j'appelle 'briefer les gens'", estime-t-il.
Rappelant n'avoir jamais reçu aucune plainte quant à la déontologie des sujets montrés du doigt (dont certains datent de plus de 10 ans), Nicolas Charbonneau dit "tomber des nues". "Je m'étonne que, 18 ans après, en pleine campagne électorale par ailleurs, on me parle de ça", s'agace-t-il. "Que Médiapart remonte des sujets réalisés en 1998 et 2002 pour dire que TF1 serait complice de la police municipale du Cannet, je trouve ça absolument insultant pour le travail des journalistes de TF1", conclut-il.