Hier, Arretsurimages.net dénonçait les pratiques d'Agnès Chauveau, la directrice exécutive de l'école de Journalisme de Sciences Po Paris. Le site dirigé par Daniel Schneidermann démontrait, captures d'écran à l'appui, qu'Agnès Chauveau reprenait régulièrement dans les articles qu'elle publie dans le Huffington Post, des phrases entières, extraites d'articles publiés antérieurement par d'autres supports. De larges reprises pas ou mal sourcées.
Contacté par @si, l'enseignante, par ailleurs chroniqueuse dans l'émission "Soft Power" de France Culture, s'est défendue de "toute malhonnêteté". Assumant le côté "revue de presse" de ses chroniques, Agnès Chauveau reconnaissait parfois "oublier de citer certains papiers" mais dénonçait toute intention délibérée. "Je rectifierai chaque fois que ça pose problème", promettait-elle, plaidant la maladresse.
Cette affaire a tout de même fait du bruit dans les couloirs de Sciences Po Paris. Bruno Patino, le directeur de l'école de journalisme de Sciences Po, a envoyé ce matin un mail aux étudiants et aux autres professeurs de l'école, pour dénoncer la gravité des faits reprochés. "Vous avez peut-être pris connaissance des articles de presse qui accusent Agnès Chauveau de plagiat dans le cadre de ses chroniques publiées sur le site Huffington Post. Le plagiat est une affaire sérieuse en matière de journalisme. L'école, qui enseigne la déontologie, ne peut prendre ce genre de chose à la légère", écrit-il dans un mail dont puremedias.com a eu copie (et également publié par @si).
Celui qui est également directeur des programmes du groupe France Télévisions annonce également la "mise en congé" de son enseignante et l'ouverture d'une enquête interne. "Après en avoir parlé avec Agnès, je vais demander une évaluation indépendante des faits reprochés à notre directrice exécutive. Et je souhaite que cette évaluation soit faite dans les prochains jours. Dans l'intervalle, Agnès sera en congé de ses fonctions de direction exécutive au sein de l'école de journalisme. Avant, je l'espère, que les choses puissent reprendre un cours apaisé".