Cinq journalistes de "Médiapart" et du "Point" devant la justice. Aujourd'hui s'ouvre à Bordeaux le cinquième et dernier procès de la tentaculaire affaire Bettencourt. Comme le rapporte Le Monde, le majordome de la milliardaire, Pascal Bonnefoy, est jugé à partir du mardi 3 novembre pour avoir placé un dictaphone pendant près d'un an au domicile de sa cliente. Sont également poursuivis dans ce procès cinq journalistes pour "détention et diffusion de documents portant atteinte à l'intimité de la vie privée".
Les enregistrements réalisés par le majordome ont en effet en partie été publiés dans la presse en 2010. Sur le site Médiapart par les journalistes Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme mais aussi dans "Le Point" par le journaliste Hervé Gattegno. Ces trois hommes sont jugés en compagnie de leur directeur de la publication de l'époque, Edwy Plenel pour Médiapart et Franz-Olivier Giesbert pour "Le Point". Les cinq journalistes risquent un an de prison et 45.000 euros d'amende.
Pour leur défense, les journalistes mettent en avant l'intérêt public de ces révélations qui ont marqué le coup d'envoi judiciaire de la tentaculaire affaire Bettencourt. "Nous sommes poursuivis pour des informations vérifiées qui ont été utilisés par la justice pour entrer en voie de condamnation", a ainsi dénoncé Edwy Plenel lors d'une conférence de presse le 2 novembre, évoquant "une grave atteinte au droit à l'information".
"L'enjeu n'est ni la défense de nos intérêts, ni celle d'une corporation. C'est l'essence du journalisme qui est en question", a pour sa part estimé Fabrice Arfi lors de la même conférence de presse, soulignant qu'il s'était employé dans ses articles à écarter tout ce qui lui semblait relever de l'atteinte à la vie privée.