La justice confirme son jugement. Selon l'AFP, Patrick de Carolis et Bastien Milot ont été respectivement condamnés ce matin par la Cour d'appel de Paris pour "favoritisme" et "délit de recel de favoritisme", dans le cadre de l'affaire Bygmalion, à une peine de cinq mois de prison avec sursis chacun. Une peine assortie d'une amende de 25.000 euros pour l'ancien patron de France Télévisions et de 100.000 euros (contre 75.000 euros en première instance) pour l'ancien directeur de la communication du groupe public.
En janvier 2017, le tribunal correctionnel de Paris avait reconnu Patrick de Carolis coupable, en sa qualité d'ancien homme fort du service public, d'avoir passé en 2008 et 2009 des contrats de services sans mise en concurrence pour un montant total de plus d'un million d'euros avec la société Bygmalion, fondée par Bastien Milot.
Les deux hommes étaient absents lors du délibéré. Lors du premier procès, Patrick de Carolis avait clamé son innocence en expliquant qu'il n'avait pas géré lui-même ces contrats, rejetant la faute sur ses collaborateurs. Une défense jugée peu crédible par le tribunal correctionnel.
Les syndidats SNJ, CGC et CFDT, qui s'étaient portés partie civile, ainsi que France Télévisions en tant que personne morale, recevront plusieurs milliers d'euros de dommages et intérêts. Le troisième homme de cette affaire, Camille Pascal, ancien secrétaire général de France Télévisions, qui avait choisi de ne pas faire appel, avait été condamné en janvier à deux mois de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende avec sursis.
Patrick de Carolis et Bastien Milot disposent désormais de cinq jours pour décider de se pourvoir ou non en cassation. La société Bygmalion - en liquidation - et ses dirigeants sont également impliqués dans le scandale, distinct de l'affaire jugée aujourd'hui, des comptes de campagne de l'ancien président Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle de 2012.