Patrick de Carolis condamné. L'ancien président de France Télévisions a été condamné jeudi à Paris à cinq mois de prison avec sursis et 25.000 euros d'amende pour avoir passé des contrats entachés de favoritisme lorsqu'il était à la tête du groupe audiovisuel public.
L'avocat de Patrick de Carolis a immédiatement annoncé qu'il ferait appel. "Le tribunal ne nous a ni écoutés, ni entendus. C'est un jugement particulièrement injuste", a déploré Me Michel Beaussier. Egalement condamné à la même peine, le fondateur de la société Bygmalion, Bastien Millot. Ce dernier écope en plus d'une amende de 75.000 euros. Camille Pascal, ancien secrétaire général de France Télévisions, écope pour sa part de deux mois de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende avec sursis.
Bien qu'en liquidation, la société Bygmalion a été condamnée à 60.000 euros d'amende. Le tribunal a par ailleurs attribué 35.000 euros de dommages-intérêts à trois syndicats de France Télévisions, qui avaient saisi la justice dans cette affaire. "C'est une mise en garde qui est donnée à nos dirigeants publics, désignés pour servir l'intérêt général", s'est félicité Me Pierre-Olivier Lambert, avocat de l'un des syndicats qui ont fait éclater l'affaire.
France Télévisions et Bygmalion ont passé en 2008 et 2009 des contrats de services sans mise en concurrence pour un montant total de plus d'un million d'euros. Clamant son innocence dans ce dossier, Patrick de Carolis a expliqué qu'il n'avait pas géré lui-même ces contrats, rejetant la faute sur ses collaborateurs. Des explications qui ne sont "pas vraisemblables" selon le tribunal, qui a notamment insisté sur les liens personnels qui unissaient l'ancien présentateur de "Des racines et des ailes " et Bastien Millot.
Bygmalion et ses dirigeants sont également impliqués dans le scandale, distinct de l'affaire jugée jeudi, des comptes de campagne de l'ancien président Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle de 2012.