Pour la journaliste, le "débat ne peut pas être limité à une personne". Toute la journée d'hier, Pierre Ménès a été au coeur des débats sur les réseaux sociaux après la révélation des "Jours" selon laquelle des séquences du documentaire de Marie Portolano "Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste", diffusé la veille sur Canal+, et mettant en cause son comportement à l'égard de certaines de ses consoeurs, aurait été censurées.
Lundi soir, le journaliste du "Canal football club" s'est rendu sur le plateau de "Touche pas à mon poste" sur C8 pour s'expliquer sur les agissements qui lui sont reprochés. Au cours de l'émission, Cyril Hanouna a notamment diffusé l'une des séquences absentes du doc de Marie Portolano dans laquelle elle rappelait à Pierre Ménès qu'il a en 2016, sur le plateau du "Canal Football Club" et hors antenne, soulevé sa jupe. "Lorsque Marie m'assène cette histoire de jupe, je suis estomaqué. Je ne m'en rappelle plus", a réagi Pierre Ménès sur le plateau de Cyril Hanouna. Et de rappeler que la séquence de la jupe a eu lieu lors de sa dernière émission, avant qu'il ne soit absent de longs mois pour des problèmes de santé. Selon lui, il n'était donc pas dans son état normal à ce moment-là. Et de conclure : "Je ne ferais plus ça aujourd'hui. Le monde a changé. C'est #metoo. On ne peut plus rien faire, on ne peut plus rien dire. Pour moi, une fille et un homme c'est pareil".
Ce matin, dans la matinale d'Europe 1, Virginie Phulpin a consacré son édito quotidien à cette affaire. "Je suis très gênée ce matin. Gênée par la défense de Pierre Ménès qui ne voit pas en quoi c'est un problème de soulever la jupe d'une femme, qui nous gratifie du fameux 'On ne peut plus rien dire' et qui se pose en victime, alors que c'est lui qui agresse les filles depuis des années sur les plateaux", a-t-elle débuté. Mais de préciser : "Ce qui me gêne le plus, c'est qu'en 24 heures, on est passé des questions essentielles, posées par le documentaire de Marie Portolano sur la place des femmes dans une profession à des attaques ciblées sur la seule personne qu'est Pierre Ménès".
"Encore une fois, je préfère le répéter : son comportement à lui est inexcusable. Il mérite d'être remis à sa place. Il l'a dit lui-même hier soir - c'est à peu près la seule phrase intelligible que j'ai entendue dans sa bouche lors de cette émission -. Il ne faut pas se tromper de débats. Pierre Ménès n'est pas responsable de tous les maux ressentis par les journalistes femmes dans les rédactions de sport", a souligné Virginie Phulpin, expliquant qu'il "est un exemple parlant", "édifiant" : "Mais je trouve très gênant que toutes les critiques se focalisent sur lui alors que c'est plutôt un système généralisé".
L'éditorialiste d'Europe 1 a estimé que "ça ne servait à rien de taper sur un homme pour se donner bonne conscience", "comme si ça allait régler tous les problèmes". Elle a trouvé "assez symptomatique", "que même là", "la parole des femmes a été confisquée en 24 heures" pour cibler uniquement Pierre Ménès. "Il fait partie du problème. Il n'est pas le problème. Ca me semble plus intéressant de savoir pourquoi il a été protégé, pourquoi les gens autour de lui laissent faire. Et au-delà de lui, pourquoi les femmes sont si peu nombreuses, notamment aux postes de décision ?", a enchaîné la journaliste. Et de conclure : "On ne fait que mettre ces questions essentielles de côté pour un raid de critiques concentrées sur un seul homme. Je crois qu'on se trompe de débat. Ce n'était pas le but du film". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.