Dans une décision de son assemblée plénière en date du 9 avril, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a blanchi France 3 dans la polémique l'opposant aux familles des victimes de Mohammed Merah. Selon les Sages, les deux documentaires diffusés par la chaîne le 6 mars dernier lors de sa soirée spéciale "Affaire Merah" ("Itinéraire d'un tueur" puis "L'incroyable échec des services secrets") n'ont pas contrevenu aux obligations déontologiques de France 3.
Le CSA avait été saisi par les avocats des familles de victimes qui avaient auparavantdemandé le retrait du premier film, "Itinéraire d'un tueur", au motif qu'il donnait trop la parole aux proches du terroriste de Toulouse, notamment à sa mère et à sa soeur. Ariel Goldmann, avocat de la famille Sandler dont trois membres ont été tués devant l'école juive d'Ozar Hatorah, expliquait ainsi en mars dernier : "Tout ce qui contribue à rendre humain quelqu'un qui pour nous, a eu une attitude ignoble (...), est pour nous contestable". France 3 avait alors tenté de désamorcer la crise en organisant un débat post-diffusion animé par Samuel Etienne et dans lequel les familles de victimes étaient invitées à s'exprimer.
Dans sa décision d'avril, le CSA émet tout de même quelques critiques à l'égard de ce premier documentaire programmé par la chaîne publique. Si les sages considèrent que "la diversité des témoignages a été respectée", ils pointent du doigt "la manière dont ont été interrogées la mère et la soeur de Mohammed Merah". Selon eux, elle "pouvait être perçue comme donnant d'elles une image exagérément positive". Enfin, s'agissant des reconstitutions présentes dans le film, le CSA salue le fait qu'elles aient été dûment signalées afin d'éviter la confusion mais estime aussi que "l'utilisation d'éléments supposés sur le comportement ou l'état d'esprit de Mohammed Merah ne semble pas compatible avec la rigueur attendue dans le cadre d'une émission d'investigation".