"Le Canard Enchaîné" s'est offusqué aujourd'hui de la mise sur écoute par la justice de plusieurs journalistes. Le journal satirique raconte ainsi dans son édition de cette semaine que les conversations téléphoniques de deux journalistes (l'une du "Canard", l'autre du "Figaro") avec l'ex-magistrat de la Cour de Cassation, Gilbert Azibert, ont été écoutées en mars dernier par la police.
Des écoutes réalisées dans le cadre d'une enquête visant notamment Nicolas Sarkozy. La justice soupçonne l'ancien président de la République, mis en examen en juillet notamment pour corruption active, d'avoir indûment tenté d'obtenir des informations à propos d'une procédure le concernant auprès de Gilbert Azibert contre une promesse d'intervention pour l'aider à obtenir un poste.
Dans son édition du jour, "Le Canard Enchaîné" s'est ému de la mise sur écoute des deux journalistes qui enquêtaient sur cette affaire. Des écoutes dont les retranscriptions ont en outre été versées au dossier d'instruction, précise le journal. Et ce dernier de dénoncer : "Ni les flics, ni les deux juges (Patricia Simon et Claire Thépaut en charge de l'enquête, ndlr) ne semblent se soucier d'une loi, votée sous la présidence de Sarko, qui interdit toute atteinte 'directe ou indirecte' au secret des sources des journalistes".
"Le Canard" met ainsi en cause l'"appétit à écouter et contrôler la terre entière" qu'auraient les deux juges en charge de l'enquête. Selon le journal satirique, Patricia Simon et Claire Thépaut ont aussi essayé au printemps dernier de découvrir quels magistrats du pôle financier du tribunal de grande instance (TGI) de Paris seraient éventuellement en contact avec les deux enquêteurs du "Monde", Fabrice Lhomme et Gérard Davet. "Faudra-t-il que tous les journalistes se munissent de téléphones portables clandestins au nom de Bismuth ?" interroge avec ironie le "Canard Enchaîné" dans son papier.