Le TGI de Paris a condamné mardi Alain Minc pour plagiat. Le conseiller et essayiste a été reconnu coupable d'avoir emprunté 47 passages d'une biographie sur René Bousquet pour écrire son dernier livre intitulé "L'homme aux deux visages. Jean Moulin, René Bousquet, itinéraires croisés" (Ed. Grasset).
L'ouvrage plagié est celui de l'historienne Pascale Froment publié en 1994 chez Stock et qui fait référence sur ce personnage trouble de la Seconde guerre mondiale qu'est René Bousquet. La biographie de l'historienne était bien citée dans la bibliographie du livre d'Alain Minc, mais ne l'a jamais été dans le corps du texte. Pascale Froment demandait donc l'interdiction de la diffusion de l'ouvrage et 100.000 euros de dommages et intérêts.
L'ouvrage de l'essayiste n'est pas interdit à la publication mais devra comporter un encart relatant le jugement. Alain Minc et son éditeur sont par ailleurs condamnés à verser 5.000 euros de dommages et intérêts à Pascale Froment, et 6.000 euros supplémentaires pour les frais de justice engagés.
Rappelons que ce n'est pas la première fois qu'Alain Minc est condamné pour plagiat. En 2001, celui qui est aussi économiste et chef d'entreprise avait été condamné à 15.000 euros de dommages et intérêts. Il avait en effet déjà été reconnu coupable de "plagiat et contrefaçon" dans "Spinoza, un roman juif" (Ed. Gallimard). Alain Minc avait repris des passages de "Spinoza, le masque de la sagesse", un livre de Patrick Rödel (Ed. Climats).