Depuis septembre 2013, Alex Taylor proposait tous les matins à 6h50, dans le "5/7" de France Inter, une revue de presse des journaux européens, du "Frankfurter Allgemeine Zeitung" à "Hurriyet" en passant par la "Gazeta Wyborcza" et le fameux "Morgunblaðið" islandais. Un exercice que le sympathique journaliste britannique ne fera plus à la rentrée. C'est ce qu'il a annoncé dimanche sur son compte Twitter, estimant avoir été "viré" de la radio publique.
Un licenciement qui a rendu "triste" celui qui a furtivement présenté la matinale de France Musique, et qui officie dans le groupe public depuis 31 ans (il présentait déjà sa revue de presse européenne au début des années 2000). Dans les faits, le chroniqueur se serait vu proposer un nouvel horaire pour sa revue de presse, à 6h15, ce qu'il aurait refusé.
Sur sa page Facebook, Alex Taylor a publié une "lettre ouverte à Mathieu Gallet", le dirigeant de Radio France. "Cher Monsieur. On ne se connaît pas. On ne s'est jamais vus. Vous dirigez depuis quelque temps une radio où j'ai travaillé pendant 31 ans. (...) Si je suis resté depuis 1984 c'est qu'il y a un ton, une liberté que l'on ne trouve pas ailleurs, eh oui même à la sacro-sainte BBC - et là en tant que britannique je suis bien placé pour en parler", écrit le journaliste.
"J'ai aimé tant cette radio que depuis quelques années je fais une croix sur ma vie sociale, mon sommeil même, me levant à 3h du mat, jour de Noël et Nouvel An compris, pour venir non pas pour les cacahuètes qu'on me payait (mes piges France Inter ne couvraient même pas mon loyer) mais parce que j'adorais la bonne humeur et cette extraordinaire qualité que j'aime tant dans votre pays - l'insolence et la liberté de ton", ajoute Alex Taylor avant de dénoncer la méthode avec laquelle il a été éconduit.
"Tout ça pour qu'un dimanche matin, exprès juste apres ma dernière chronique, mon producteur m'appelle pour m'annoncer que la revue de presse sera remplacée par une chronique télé mais si je veux je peux encore la faire mais beaucoup plus tôt quand personne n'ecoute et en version light. Alors j'ai dit non... Du coup apparemment je suis viré parce que, ému, j'ai commis l'énormité de tweeter que j'étais triste. Vous ne l'auriez pas été, vous aussi après tout ça, après toutes ces années de piges et de passion ?", écrit-il avant d'assurer qu'il ne "demandera même pas d'indemnités de départ". "Radio France va drôlement me manquer. J'aurais tant aimé y rester", conclut Alex Taylor.