Le feuilleton prend enfin fin, pour l'instant. Ce vendredi, la Ligue de football professionnel (LFP) a signé un accord pour la reprise des anciens lots de Mediapro jusqu'en 2024. Selon l'AFP, c'est Amazon qui s'est adjugé la totalité des droits remis en jeu, devenant ainsi le principal diffuseur du championnat de foot français.
Après avoir mis un orteil dans le grand bain du marché des droits sportifs français avec une partie des droits de Roland-Garros acquis en 2019, la plateforme américaine vient de mettre les deux pieds dedans ce vendredi. En échange de 250 millions d'euros par an, Amazon diffusera ainsi 80% de la Ligue 1 jusqu'en 2024. Pour 332 millions d'euros par an, Canal+ conserve pour l'instant le lot 3 acquis en 2018 par beIN Sports, qui lui sous-licencie depuis cette saison, et Free son lot de droits sur le digital. A l'issue de cet accord, la Ligue 1 serait désormais valorisée près de 663 millions d'euros par an selon l'AFP, loin du milliard rêvé initialement par la LFP.
Après le fiasco Mediapro, un premier appel d'offres avait été lancé en janvier dernier par la LFP pour trouver un nouveau diffuseur de la Ligue 1. Celui-ci avait finalement échoué, faute d'offres jugées suffisamment sérieuses. Il faut dire que ni Canal+, ni beIN Sports, ni Altice n'avaient à l'époque voulu y participer. En désespoir de cause, la LFP avait finalement passé un accord de gré à gré avec Canal+ pour la diffusion de tous les matchs restant à diffuser jusqu'à la fin de la saison 2020-2021, en échange d'environ 35 millions d'euros.
En parallèle de ces négociations, le groupe Canal+ avait saisi l'Autorité de la concurrence pour dénoncer fin janvier la remise sur le marché partiel des droits télévisés de la Ligue 1. Concrètement, la filiale de Vivendi reprochait à la LFP d'avoir commis un abus de position dominante en ne remettant sur le marché que les droits restitués par Mediapro, sans inclure ceux correspondant au lot 3, celui de Canal+ après avoir été sous-licencié par beIN Sport en décembre 2019. Cette saisine au fond était accompagnée d'une demande de mesures conservatoires.
Mais au terme de son examen, l'Autorité a rejeté ce vendredi les demandes du groupe audiovisuel privé, considérant qu'elles "n'étaient pas assorties d'éléments suffisamment probants". L'appel d'offres de janvier de la Ligue de foot n'était selon l'Autorité de la concurrence "pas discriminatoire" puisqu'il "traitait de la même manière tous les candidats se trouvant dans une situation équivalente".
Le feuilleton n'est sans doute pas terminé. Avant la décision de la LFP d'aujourd'hui, Canal + avait déjà indiqué, par la voix de son président Maxime Saada, son intention de restituer le lot 3 si un nouvel entrant récupérait les lots de Mediapro pour un montant inférieur à celui que paye la chaîne cryptée.