Après Julien Courbet, animateur de "Capital" sur M6 et Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, place à la troisième "journée spéciale" de puremedias.com cette saison. Anne-Elisabeth Lemoine, animatrice depuis septembre 2017 de "C à vous", a accepté de répondre à nos questions. Dans cette première partie de l'entretien, celle qui a succédé à Alessandra Sublet et Anne-Sophie Lapix à la tête du programme d'access revient sur son arrivée aux commandes de "C à vous", les bonnes audiences actuelles de "C à vous", la stabilité de son équipe et la ligne éditoriale de son émission.
Propos recueillis par Benjamin Meffre.
puremedias.com "C à vous" est désormais installée bien au-dessus du million de téléspectateurs. La petite PME "C à vous" est devenue une grosse entreprise de l'access ?
Anne-Elisabeth Lemoine : Rien n'a changé ! Ni l'esprit, ni l'envie. L'esprit reste hyper-familial. Nous ne sommes pas dans un gros studio de la Plaine-Saint-Denis. On est toujours dans un loft au bout d'une cour très parisienne, à côté du Bataclan. Nous sommes très heureux de ces audiences mais cela ne nous a pas changés.
L'émission a enregistré ses meilleures audiences la saison dernière, après 8 ans d'existence. La preuve qu'en télé, le temps est toujours important pour permettre à une émission d'atteindre sa pleine puissance ?
J'en suis sûre ! "C à vous" est devenue une marque plus forte que tout. Les téléspectateurs font d'abord confiance à "C à vous", puis à une cheffe de bande et à son équipe. Ils font avant tout confiance à cette émission qui a été cohérente ces neuf dernières années. Il faut donc du temps pour que les habitudes s'installent. Les gens savent qu'en allumant France 5, ils ne vont pas être trahis, choqués, et qu'ils vont apprendre des choses et sourire. Mais la télé, elle laisse du temps, non ? (rires)
Pensez-vous que "C à vous" s'approche d'un plafond d'audience ?
Elle n'a pas atteint son plafond. La preuve : la saison dernière était historique et là, on redémarre une saison où on atteint dès le mois de novembre 1,5 million de téléspectateurs. Nous avions mis beaucoup plus de temps l'année dernière à atteindre ce niveau. Ca veut dire qu'il y a encore une marge de progression et que de nouveaux téléspectateurs viennent nous voir.
"'C à vous' ne veut pas être un tribunal"
Cette marge de progression est-elle encore grande ? "C à vous" peut-elle réunir un jour 2,5 millions de téléspectateurs selon vous ?
2,5 millions ?! 1 million de plus que maintenant ! (rires). Je nous le souhaite mais il faudrait être "madame soleil". Elle existe à Médiamétrie ? Je veux bien la consulter (rires). Non, plus sérieusement, je n'en ai aucune idée. En tout cas, sky is the limit comme on dit !
La nomination à la tête de "C à vous" a failli vous échapper. Un an et demi après votre arrivée aux commandes, vous sentez-vous pleinement patronne de l'émission ?
Ah oui. Mais ça a toujours été bon de mon côté. A partir du moment où on m'a dit que c'était à moi, je me suis sentie en charge, aux commandes. J'ai embrassé mon rôle avec volonté et détermination. Peut-être pas à la perfection, mais je l'ai endossé pleinement.
"C à vous" semble désormais davantage miser sur l'actu que sur la Culture. Pourquoi cette décision ?
Ce n'est pas vrai. Quand on reçoit Charles Aznavour, il fait l'ouverture de l'émission. Quand on reçoit Fabrice Luchini, il est là de 19h à 20h. Nous sommes une émission d'actualité de 19h à 20h, ça, c'est une certitude. Mais la Culture a sa place dans la partie actu, notamment quand on évoque des sujets impactants ou de société. Après 20h, c'est plus convivial, l'ambiance change et nous traitons donc d'autres sujets.
"Il n'y a pas un tropisme de 'C à vous' pour les faits divers"
Vous semblez aussi beaucoup miser sur le fait divers, l'actu concernante comme on dit. La saison dernière, vous avez par exemple consacré beaucoup d'émissions aux affaires Maëlys ou Daval. C'est parce que le public est friand de ces histoires ?
L'affaire Nordahl Lelandais, un serial killer présumé en France, est une actualité qui faisait la Une de tous les journaux. On la traite donc. Il n'y a pas un tropisme de "C à vous" pour les faits divers. C'était juste une actualité ultra-marquante, et on l'a traitée à chaque fois que cela nous paraissait utile. Mais de la même manière, on a aussi beaucoup suivi le procès d'Abdelkader Merah. On traite juste de l'actualité judiciaire faisant la Une.
Dans le domaine de l'actu, notamment sur les sujets politiques, on a parfois l'impression que c'est toujours Patrick Cohen "qui s'y colle" pendant que le reste de la table observe. C'est votre bulldozer ?
Je n'ai pas ce sentiment. Patrick est un journaliste politique. Ce sont des sujets sur lesquels il a une compétence que personne ne lui conteste. Mais de là à le laisser aller seul au front, il ne me semble pas... Par contre, il est vrai qu'on essaye à "C à vous" de ne pas être toute une équipe contre un invité. On ne veut pas être un tribunal.
Depuis le départ de Matthieu Noël, vous n'avez plus de pastille humoristique. Vous n'en cherchez plus ?
Il faut trouver la bonne personne et la bonne place dans l'émission. Pour l'instant, ça n'a pas eu d'impact sur l'émission, qui se porte très bien malgré cette absence. Si l'occasion se présente, si la bonne personne est trouvée, et surtout si on trouve l'espace dans l'émission, pourquoi pas.
"Je trouve que toute l'équipe de 'C à vous' est au top niveau !"
L'équipe a très peu changé ces dernières années. "C à vous" ne manque-t-elle pas de renouvellement ?
L'équipe a changé. En neuf ans, il y a eu trois animatrices. Ce n'est pas mal pour une émission... Le renouvellement s'est fait par la tête. Ce n'est pas rien. Quant à l'équipe, je n'imaginais pas me passer de Patrick Cohen parce que c'est un excellent journaliste, le meilleur intervieweur. Pierre Lescure ? Le nombre d'invités qui sont heureux de le rencontrer ! Il a une aura, un charisme énorme. Marion Ruggiéri est formidable et apporte la touche "Elle" (elle est journaliste pour l'hebdomadaire, ndlr). Elle a un véritable talent d'écriture. Et Maxime Switek est le cador du "5 sur 5". Franchement, je trouve que tout le monde est au top niveau !
Donc pas de changement à prévoir ?
Ah non... Vous voulez que je vous annonce un truc pour janvier ? Non, désolée. (rires)
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