Entretien poignant dans les colonnes de "L'Equipe". Hier, dans les pages du journal sportif, Charles Biétry a accepté de se confier sur sa fin de vie. L'ancien directeur des sports de l'AFP, Canal+, France Télévisions et beIN Sports, a raconté comment la maladie de Charcot l'a atteint. Touché lourdement par la maladie, il a révélé qu'il allait organiser un suicide assisté en Suisse.
Quand les médecins ont annoncé qu'il était atteint de cette maladie incurable, Charles Biétry a été "étonné de ne pas être effondré" : "Tu penses que tu as du temps devant toi, que tu es plus fort et plus malin, qu'ils peuvent se tromper. Plein de choses viennent en tête". "Le médecin ne te dit pas que tu vas mourir. Il ne te donne pas les étapes. Il fait le diagnostic et, après, à toi de le prendre et de voir comment tu vas l'assumer", a-t-il poursuivi.
"Depuis que je le sais, je suis dans le même trip. Je bosse tous les jours physiquement, sauf le dimanche parce qu'il a beaucoup de foot à la télé. J'ai quatre séances de kiné, quatre de vélo d'appartement, une demi-heure à chaque fois. Et comme j'ai toujours aimé la compétition, chaque jour, je m'attache à battre le record de la veille, même si les médecins ne sont pas d'accord", a-t-il confié. Et de rappeler : "Le principal ennemi de cette maladie, c'est la fatigue. Les muscles qui restent craquent et ça n'aide pas".
Toutefois, avec un ton cash, Charles Biétry a expliqué qu'à partir d'un moment, "quand cela n'ira plus", il "veut arrêter" : "On a tout organisé avec ma femme et mes enfants. Je ne veux pas être branché sur une machine pour respirer alors qu'il n'y a plus rien, plus d'avenir. Je ne veux pas souffrir et surtout faire souffrir ma famille. On a pris des dispositions pour arrêter avant d'en arriver là". "Je me suis inscrit en Suisse pour le suicide assisté, tous les papiers sont signés. Je peux choisir et ma femme peut le faire à ma place si je ne suis pas en état. Cela dit, tu es obligé d'aller en Suisse avec deux membres de ta famille. J'ai du mal à assumer ce voyage...", a conclu l'ancien grand dirigeant de médias.